War Dogs

David (Miles Teller), la vingtaine, aspire à autre chose que prodiguer des massages à de riches californiens pour gagner sa vie. Ses retrouvailles fortuites avec Efraim, un ancien pote de fac (Jonah Hill) vont faire évoluer ses perspectives de carrière. Son vieux copain a un plan : truster tous les marchés mineurs de ventes d'armes passés par l'armée américaine pour amasser un bon pécule à l'arrivée. Les voilà devenus marchands de la mort à fournir milices et mouvements politiques aux quatre coins du globe. Ne cadrant pas avec le paysage, ils ne tardent pas à se faire remarquer...

Avec War Dogs, Todd Phillips, surtout connu pour ses buddy movies délirants (Very Bad Trip, Date Limite) se retrouve aux commandes d'une comédie avec un fond un peu plus astreignant et sensible que dans ses précédentes réalisations. Miles Teller (Whiplash) et Jonah Hill, marchands d'armes rigolards dans une industrie qui les dépasse ? Pourquoi pas ? Phillips (qui co-signe également le scénario) avait deux options de traitement, soit opter pour la tragi-comédie aux accents pamphlétaires (un peu à la manière du Loup de Wall Street dont Jonah Hill partageait déjà l'affiche), soit emprunter carrément le boulevard de la comédie débridée dans lequel Phillips excelle, sans se soucier de monter un début de film-dossier. C'est cette deuxième alternative qui a été retenue. Pas l'ombre d'un Lord of War donc (les conséquences des actes du duo ou le contexte dans lequel ils évoluent sont à peine effleurés), place à la success story (véritable) de ces deux jeunes hommes en mal de pèze qui vont pouvoir mener la grande vie. Au sein du duo, c'est véritablement Jonah Hill, pilier comique de la bande de Judd Apatow, -qui s'est depuis révélé dans des rôles plus nuancés chez Scorsese ou Bennett Miller- qui tient la boutique et qui justifierait presque à lui tout seul l'achat du ticket d'entrée. Presque.