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cinéma

Qu'Allah bénisse la France

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Régis, gamin doué passe son temps entre des cours qu'il suit assidûment et sa cité de Neuhoff à Strasbourg. Entre les grands auteurs classiques et les petits vols, entre les hautes tours et les piles de livres, Régis, élevé par une mère célibataire marche sur le fil entre délinquance et hypokhâgne. Mais dans sa tête et dans ses cahiers, les mots dansent au rythme du rêve de faire un jour du « peura » avec ses copains.

Pour son entrée dans le monde du cinéma, Abd Al Malik procède comme il l'a fait en musique : avec minutie, avec le soin devenu trop rare de celui qui sait que chaque cadre, chaque plan et chaque mot font sens ensemble au service d'un projet artistique à destination de l'intelligence du public. Pourtant, les clichés, son film et on histoire en véhiculent énormément, la musique, la religion, les cités, la violence, la drogue : presque tout ce qui chez d'autres devient matière à des raccourcis bas de plafond reste chez le jeune cinéaste une matière narrative forte. Remuant, un brin confus et presque « clipesque » dans ses premiers instants, la réalisation soignée s'aligne sur les émotions d'un Régis qui peu à peu s'apaise et canalise ses envies. Si au bout de ce tunnel de difficultés, de tragédies petites ou grandes se trouve une issue heureuse, Abd Al Malik se retient très intelligemment de jouer inutilement avec les émotions. Pétri de nombreuses influences dont le film sait s'émanciper, Qu'Allah bénisse la France se révèle non seulement une oeuvre cinématographique extrêmement aboutie mais également un récit fort, admirable preuve que d'autres voies sont possibles que celles que ne cessent de prôner des apôtres d'une haine et d'une violence mal dissimulées. Une belle preuve d'espoir doublée d'une oeuvre qui touche au cœur sans oublier de passer par la tête.

Publié le 10/12/2014 Auteur : Guillaume B.


Mots clés : cinéma