2b3c4eb2e9bc469d734fa3e6e24467835c8dda2e
87d3f94ae6d1869ea1735aa3f8b7a36acf526ac5
Adeec25831ac96f35f65c1dce7b401365b1c9316
Fd25ff1338128437fc3c95fd7b73640dd1655742
6f1670fd461c453f25033507110f798dac6caaee
8e893b72e66eff0e0447af263a9a01a07dadfdd0
17a84782db2b6714a9d255ebce8ec76ad4c63dcd
22af3b8ed803b7ab03ec699beaff1c9047fb3b07
Fermer
cinéma

Les liens du sang

47a4b51bbeb9f4744d882086f17dd716bd48a658

Ils avaient formé un couple parfait d'un côté et de l'autre de la caméra (Ne le dis à personne, succès colossal tant critique que public) mais se sentaient un peu frustrés de ne pas avoir joué ensemble. C'est maintenant chose faite avec ce polar fraternel. Et on peut comprendre leur frustration tant François Cluzet et Guillaume Canet semblaient faits pour se donner la réplique. Mieux, on a presque le sentiment, en les voyant sur l'écran, qu'ils sont frères dans la vie. Alors cette histoire, vraie, des frères Papet, l'un flic l'autre truand que Jacques Maillot avait dans ses tiroirs depuis pas mal de temps, elle était vraiment faite pour eux. Alors, ils l'ont jouée.

 

Plus qu'une histoire policière ou qu'un nouveau tableau des seventies, le film raconte, viscéralement, ce qu'est une famille et tous les efforts qu'il faut pour qu'elle en reste une. Il y a la mère qui s'est barrée (mais les choses ne sont pas si simples...), il y a le père qui préfère (et qui a toujours préféré) l'aîné. Il y a la soeur, aussi, celle qui fait un peu tampon entre les deux tigres. Bref, il y a des sentiments, des coups de sang, des coups de poing aussi. Des situations intenables, des rires francs et pas mal de mots que l'on laisse coincés au fond de la gorge. Pour ne pas foutre la merde, pour être une fois ensemble.
L'image (sans blanchiment comme on faisait à l'époque), les lumières lourdes, la colère de Cluzet que l'on voit marquer son visage de plan en plan, la retenue de Canet, et des actrices vraiment à la hauteur de ces deux acteurs au sommet (Clotilde Hesme, Marie Denarnaud) font de l'ensemble une chronique familiale dense, tragique. Un malheur inexorable. Maillot y filme la volonté, la tendresse, la fierté et les conflits larvés avec pudeur et intelligence. On s'aime dans cette histoire, à peu près à tous les niveaux. Sans vraiment pouvoir se le dire. Sans cesser de compter ce que l'autre donne ou pas. Un marché de dupe. Perdant/perdant, en somme.

 

Publié le 05/02/2008 Auteur : F. Launay


Mots clés : cinéma