La French

Dans la France du milieu des années 70, la "French Connection" règne sur le milieu marseillais. Organisation tentaculaire qui exporte de l'héroïne à travers le monde entier, elle est là-bas en terrain conquis, jusqu'au jour où le juge Pierre Michel est nommé magistrat du grand banditisme. Résolu à mettre fin à l'hégémonie mafieuse, il se lance seul dans un combat dangereux.

Derrière les faits, Cédric Jimenez et son budget solide, reconstituent un Marseille des années 70 de carte postale qui sert davantage de fond à une quête romanesque qu'à un thriller historico-politique solide. Long à démarrer, défendu par deux acteurs qui donnent plus souvent dans l'excès que la retenue, le film ne se montre pas à la hauteur des ambitions qu'il affiche. Derrière une mise en scène qui hésite entre le spectaculaire facile et le romanesque un peu gonflant, sans doute coincé entre une volonté de dépoussiérer le cinéma des années 70 et une envie de lui rendre hommage, Jimenez signe un film finalement brouillon, long et plus tape-à-l'oeil que pertinent. Entre surgissements de violence et moments plus intimes, son récit, sans surprises, peine à se trouver un équilibre pour ne rester, loin du thriller tendu ancré dans le réalisme, qu'un spectaculaire blockbuster à la française aussi riche en grosses ficelles qu'orphelin d'une démarche de fond et d'un regard clair. Difficile par ailleurs de marcher dans les traces des films déjà consacrés au sujet, en choisissant de flatter l'oeil du spectateur à défaut d'en titiller l'intelligence, le cinéaste et son luxueux casting se contentent d'une navigation erratique en eaux bien balisées.