La simple évocation du nom de Canterbury devrait rappeler à chacun de tristes souvenirs de voyages de classe. Heureusement l’histoire de la musique aura été moins ingrate en faisant émerger de cette bourgade une scène musicale dont le fleuron demeurera Soft Machine. Ses légataires seront sur la scène du théâtre Charcot de Marcq En Baroeul le 31 janvier.
La question qui se pose est simple. Y- a – t-il un intérêt particulier à poursuivre l’aventure d’un groupe lorsque les principaux membres n’y sont plus ? Dans le cas de Soft Machine, la question prend un tour particulier lorsque l’on regarde de près l’évolution du groupe au fil des années. De la formation originale, il ne reste plus aujourd’hui que Hugh Hopper. Faut - il en conclure, à l’image d’autres groupes reformés, au coût médiatique ou à l’appât du gain ? Dans le cas présent, il n’en est rien. D’abord, parce que l’histoire de ce groupe mythique du prog rock et du jazz expérimental a été jalonnée par les allées et venues de musiciens célèbres ou non.
Que reste-t-il de Canterbuy ?
Un certain Andy Summer a par exemple glissé quelques arpèges dans les compositions de Soft Machine avant de s’engager avec Police. Hopper lui même a quitté l’auberge avant d’y revenir. Tout ceci n’a rien d’espagnol, cela tient à la personnalité de ses membres fondateurs, Wyatt, Hopper et Kevin Ayers autant qu’à la forme musicale choisie par le groupe. Quelque chose comme une musique expérimentale qui emprunte au jazz, au rock, à la pop et une certaine tradition classique. Un truc un peu bouffi parfois mais suffisamment enthousiasmant pour attirer à soi un public aussi hétéroclite que curieux. Mais ce qui fait la différence avec tous les groupes reformés et les autres Tribute To, c’est bien que cette machine molle n’a jamais vraiment cessé d’exister. Le 31 janvier prochain, on ira donc vérifier que le Soft Machine produit encore et toujours cette musique unique qui a fait les belles heures de Canterbury à la fin des années 60.
Publié le 22/01/2008