Quel est le point commun entre la transe électrique Konono N°1 et le post metal instrumental de Pelican ? Sur le papier rien. Mais à l'oreille on reconnaît ce goût pour l'aventure, cette volonté de bousculer son propre genre musical, cette reconnaissance critique internationale qui les place dans les charts de l’underground planétaire.

Branché sur les groupes électrogènes de Kinshasa, le grand orchestre Konono N°1 a fait résonner son folklore 2.0 sur un réseau DIY. Instruments faits main, amplis aux technologies créoles, Konono c'est du folklore urbain contemporain. Distorsion en bourdon, likembés amplifiés et public électrisé, Konono N°1 c'est du hors- piste, loin d'Auto-Tune mais près du corps et de l'âme. Toujours à la recherche de grand mix artistique, les Konono se sont adjoint les services du DJ et producteur angolo-portuguais Batida. Les traits d'union dans la prise, le groupe acquiert un groove plus doux qui tranche avec l'acidité de sa musique. Corrosif et jouissif.

Distorsion encore avec Pelican, mais ici le son se fait plus reptilien. Un bon gros boa exclusivement instrumental qui vous comprime tympans et thorax jusqu'à l'inéluctable explosion. Une fois averti et consentant, on prend un malin plaisir à ce bondage au crochet du doom et du heavy metal. Un napperon ciselé qui peut évoquer quelques bluettes de rock-prog, vite lapidées sous un orage stoner.

Bref du costaud qui ne roule pas des muscles et un groupe en passe d'atteindre la côte de formations cultes comme Isis ou Dillinger Escape Plan. En ouverture, les Lillois de Fall of Messiah ne dépareilleront pas avec un répertoire écartelant Eros et Thanatos sur de la limaille post quelque chose.