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TUBOLOGIE — NOS VIES DANS LES TUBES

TUBOLOGIE — NOS VIES DANS LES TUBES  (2018)
Fondée sur une approche critique, l’exposition "Tubologie — Nos vies dans les tubes" propose une lecture inédite des œuvres de la collection du Frac Grand Large, des années 1960 à nos jours, et s’interroge sur les conditions d’un art et d’un design pertinents pour une société en mutation accélérée.

 

 

Avec : Archizoom, Ralph Ball & Maxine Naylor, Yto Barrada, Walead Beshty, Bless, Dirk Braeckman, Henri Cartier-Bresson, Achille & Pier Giacomo Castiglioni, Joe Colombo, Nicolas Deshayes, Sam Durant, Charles Eames, Didier Faustino, Peter Friedl, Georg Gatsas, Piero Gatti & Cesare Paolini & Franco Teodoro, Piero Gilardi, Konstantin Grcic, Ann Veronica Janssens, Hella Jongerius, Hannu Kähönen, Scott King, Josef Koudelka, La Monte Young & Marian Zazeela, Frédéric Le Junter, Émilien Leroy, O. Winston Link, Matthew McCaslin, Allan McCollum, Jasper Morrison, Olivier Mourgue, Marc Newson, Verner Panton, Gaetano Pesce, Géry Petit, Mathias Poledna, Bertjan Pot & Marcel Wanders, Terry Riley, Ugo Rondinone, Denis Santachiara, Bruno Serralongue, Taryn Simon, Meredith Sparks, Robert Stadler, Dennis Stock, Mika Tajima, Rosemarie Trockel, Michel Vanden Eeckhoudt, Maarten Van Severen, Barbara Visser, Rémy Zaugg

 

Les tubes sont partout ! En nous : nous sommes faits de tubes : tubes auditifs, tubes digestifs, tubes bronchiques, etc. Et autour de nous : dans les Hauts-de-France, difficile de ne pas penser aux cheminées d’usines qui se déploient aujourd’hui encore sur tout le littoral…

 

Hors de nous, ce sont aussi ces tuyaux et câbles post-industriels qui nous permettent de nous brancher , de nous « coupler » les uns aux autres pour, potentiellement, augmenter notre capacité d’action à distance grâce à Internet (on pense notamment au site de visionnage de vidéos en ligne tels que Youtube).

 

Seulement voilà, à force de « travailler à plein tube », une urgence écologique se fait jour. Dès lors, quels types d’écologies mentale, sociale et environnementale mettre en place afin de prendre soin de soi et des autres, humains comme non-humains (animaux, végétaux, hyperobjets, etc.) ? Comment abolir les hiérarchies locales et globales dans le régime d’interconnectivité généralisée qui est le nôtre aujourd’hui ?

 

Un problème de gestion des tubes se pose. Historiquement nous sommes passés d’une structure industrielle principalement verticale à un système post-industriel, plus transversal, d’organisation du travail. Les tubes ont muté en câbles, plus flexibles, puis en Wi-Fi, plus incorporel, dématérialisé.

 

Des phénomènes de surchauffe, de pollution mentales (burn out) aussi bien qu’environnementales (réchauffement climatique) touchent aujourd’hui ces deux modèles matériels et immatériels de production de la valeur. Quels nouveaux types de gestion collective des ressources humaines et non-humaines mettre en place pour ne pas laisser aux seuls mains des GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon…) l’organisation de « nos vies dans les tubes » ?

 

Dans L’Inséparé — essai sur un monde sans autre, Dominique Quessada met en avant le concept d’« inséparation » pour qualifier ce « réel inséparé où tous les phénomènes devenus globalisés sont liés, en interelation et en co-dépendance ».

 

Dans un esprit proche, Timothy Morton nous rappelle dans Hyperobjets — philosophie et écologie après la fin du monde « qu’il n’y a pas de dehors ontologique ». Qu’il est simpliste de vouloir glisser sous le tapis les questions qui dérangent : l’agriculture industrielle, la fin des énergies fossiles, les déchets nucléaires, etc. ; au même titre qu’il est irresponsable de se débarrasser de nos déchets technologiques en les expédiant dans des contrées géopolitiquement moins puissantes.

 

La question du soin à accorder au vivant, à une bio-éthique, est abordée dans l’exposition via le dispositif matériel-discursif de tubulaires piments et tubercules spécialement plantés pour la circonstance par des jardiniers, maraîchers et botanistes de Dunkerque et des environs (Grande-Synthe, Leffrinckouck, Téteghem, Audruicq, etc.).

 

Fondée sur une approche critique, l’exposition Tubologie — Nos vies dans les tubes propose une lecture inédite des œuvres de la collection du Frac Grand Large, des années 1960 à nos jours, et s’interroge sur les conditions d’un art et d’un design pertinents pour une société en mutation accélérée.

Publié le 27/03/2018