Mobile Immobile
Depuis le début du XIXe siècle, l’essor de la vitesse puis la démocratisation de nos déplacements motorisés (chemin de fer à vapeur, voiture, avion...) ont donné lieu à un véritable « tournant de la mobilité ». Aujourd’hui, il est pratique courante de se déplacer et de voyager souvent, vite et loin. Ces nouvelles pratiques de mobilité ont transformé nos sociétés, nos territoires et nos modes de vie.
L’exposition présentée à la Maison de la Photographie dans le cadre des transphotographiques sur la mobilité du futur, propose d’explorer les manifestations de cette mobilité devenue centrale dans nos modes de vie et d’en interroger le devenir. Associant les regards d’artistes contemporains, de chercheurs en sciences sociales et le fonds des Archives nationales, l’exposition Mobile/Immobile met en exergue l’ambivalence liée à nos déplacements, à la fois formidables sources de liberté (griserie de la vitesse, possibilité d’échapper à son milieu géographique ou de travailler en ville et de vivre à la campagne...) mais aussi d’aliénation (intensification du quotidien, in- jonction dans le monde professionnel...), de contrôles et d’interdictions (crise des migrants, accès au transports...) et de problèmes environnementaux (pollution, changement climatique...).
La mobilité des réfugiés par Ai Weiwei, le mystère de la fluidité des foules tokyoïtes par Sylvie Bonnot, le plan Voisin dessiné pour Paris par Le Corbusier revisité par Alain Bublex, l’éclatement de nos vies sociales par Laurent Proux, les paysages urbains pollués de Tim Franco, la vie des néonomades par Ferjeux van der Stigghel, le temps ralenti par Marie Velardi... les visions singulières des artistes sur nos vies mobiles et sur des futurs utopiques ou dystopiques invitent à réfléchir à des modes de vie différents, des modèles alternatifs, et des possibles presque réels.
Publié le 13/06/2019