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expos

Youssef Nabil à l'Institut du Monde Arabe

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L'Institut du Monde Arabe (IMA) démarre sa nouvelle saison culturelle, tournée vers l'Egypte, et accueille, comme temps fort, l'exposition monographique de l'artiste égyptien Youssef Nabil.

Né en 1972 au Caire, Youssef Nabil développe très tôt une passion pour les films et l’esthétique de l’âge d’or du cinéma égyptien des années 1940-50, aujourd’hui symbole d'un passé glorieux. Nostalgique d'une époque qu'il n'a pourtant pas connue, l'artiste se nourrit du cinéma égyptien historique, de musique, des grandes voix égyptiennes, et son goût pour ces diverses formes artistiques se retrouvent dans son œuvre. Dès 1992, il réalise ses premières photographies en argentique, en noir et blanc et ressent très vite le besoin de voir ses clichés en couleurs, tout en refusant d'utiliser des films adéquats. A la place, il se forme à la technique traditionnelle de colorisation, auprès des derniers coloristes de studios de portraits du Caire et d'Alexandrie. Il s’approprie ce travail d’orfèvre, et appose désormais à la main, des touches d’aquarelle, de pastel ou d’huile directement sur le tirage. Youssef Nabil le dit : «C’est à travers le cinéma que je suis devenu artiste » et son œuvre le montre. Dès ses débuts, son univers singulier, aux couleurs surannées, évoque une Égypte fantasmée, largement dépeinte dans le cinéma égyptien. Ses clichés abordent également les thèmes de l’exil - il quitte définitivement l’Égypte en 2003 pour donner un nouvel élan à sa carrière de photographe - , le sentiment d’appartenance, la vie, la mort... Comme pour le cinéma, le travail de Youssef Nabil laisse imaginer un certain « hors-champ » tant son œuvre est ici jouée. Pour chaque portrait, le photographe imagine en amont un scénario, et le lieu, les accessoires, la posture, sont soigneusement définis. L'exposition présentée à l’IMA met en lumière, dans un accrochage pensé de façon esthétique et symbolique, une trentaine de ses photographies et trois de ses films. Dans un premier espace, le visiteur se confronte à des « œuvres de méditation », où règne une certaine distance. On y découvre notamment de nombreux autoportraits, où Youssef Nabil campe un personnage en djellaba blanche, volontairement de dos car « cela pourrait concerner n'importe qui », et qui évoquent la brièveté de la vie, le sentiment qu’on est, au final, « tous des visiteurs, là que pour quelques temps ». Le deuxième espace est quant à lui, construit autour de regards de femmes, dont celui de Catherine Deneuve et d'Isabelle Huppert, portant le voile, façon Madone méditerranéenne. Ou encore, celui de la chanteuse Natacha Atlas, dont la part d'« orientalité » est ici magnifiée dans des postures cinématographiques glamour. Le photographe joue avec les codes de l’orientalisme, et l’atmosphère qui se dégage de ses oeuvres aux couleurs délavées, comme vieillies par le temps, relève de la rêverie, de la mélancolie… Dans le cadre de l’exposition, l’IMA propose durant les vacances de la Toussaint, de partir en famille à la découverte des traditions égyptiennes lors d’ateliers de danse du ventre et de cuisine (les 26 et 27 octobre). Les enfants sont aussi invités à s’essayer à la colorisation de photographies (les 23 et 30 octobre). 

Publié le 26/10/2019 Auteur : Guillaume B.

Institut du Monde Arabe

9, rue Gabriel Péri, Tourcoing

Jusqu'au 12 janvier 2020

Tarifs : 3/2€

Tél : 03 28 35 04 00 / https://ima-tourcoing.fr