Vivian Maier, la nourrice photographe
Chicago, 2007, un jeune agent immobilier, John Maloof, achète aux enchères un important lot de photos, films et négatifs, issu d’un box au loyer impayé. Impressionné par la qualité des clichés, il mène l’enquête et parvient à identifier leur autrice, qui venait de décéder. L’exposition Finding Vivian Maier, tenue en 2011 au Chicago Cultural Center remporta un grand succès et initia la découverte de l’artiste. Née en 1926 à New York, Vivian Maier débute la photographie en autodidacte en 1950 et devient gouvernante d’enfant l'année suivante. Cette activité, qu’elle poursuit par la suite à Chicago, lui permet de financer sa pratique photographique. Bien que n'ayant jamais exposé, la talentueuse photographe a produit une quantité impressionnante d’images (plus de 120 000) tout au long de sa vie, en noir et blanc, puis, dès le début des années 1970, en couleurs. Les spécialistes de la photographie la considèrent désormais comme une des figures majeures de la street photography à travers ses scènes de rue instantanées, dépeignant le quotidien d’inconnus oubliés par l’American Dream. Logiquement très inspirée par le monde de l’enfance, la photographe s’adonne aussi au portrait, et certains de ces clichés, par leur stylisation et une géométrisation des formes, témoignent de son intérêt pour le formalisme. A Bruxelles, L'autoportrait et son double développe le sujet des autoportraits de l’artiste, qui, à travers d’ingénieux jeux d’ombres et de reflets, s’est probablement questionnée sur sa propre identité.
Publié le 20/06/2022
L'autoportrait et son double : jusqu'au 21 juillet 2022, Bozar, Bruxelles, 5-10€, www.bozar.be