Urban Beat Session#2

A l’origine de ce festival, on retrouve l’association Art n Bass bien connue des auditeurs de Radio Campus Lille et déjà responsable du très bon Open Festival de Mons en Baroeul. Pour cette seconde édition de l’Urban Beat Session, le curseur se place ouvertement sur le versant rap des cultures urbaines. Mais une fois de plus, Art N Bass sort du convenu en proposant des artistes privilégiant le contenu. La venue du rappeur marocain El Haqed, alias L7a9d, nous rappelle que le rap demeure un des vecteurs de la contestation. Associé régulièrement au mouvement du 20 Février, qui fit souffler espoirs, réformes et vents contraires de répression sur le royaume marocain, El Haqed n’est pas le meilleur courtisan du roi. Interpellant le régime monarchique, dénonçant la corruption ; ni la censure ni la prison ne sont parvenues à bâillonner ce haut- parleur d’une certaine jeunesse maghrébine.
Retour à Lille avec PLDG, Pour l’Amour du Groove. Beatboxing, Beatmaking, chant pour un duo rap qui pousse le genre des cordes vocales. Impressionnant plus que démonstratif, PLDG taille le verbe et découpe le son avec un plaisir gourmand et généreux.
Le Lyonnais Kacem Wapalek est un habitué de nos colonnes. A chacun de ses passages en région, nous soutenons cet accro des bons mots, amoureux du beau son. Assumant son penchant pour la chanson, Kacem Wapalek conserve le haut débit sans négliger les instrus. Virtuose de la langue, son flow n’a rien d’une chasse d’eau charriant une poésie lourdingue. Wapalek se joue des mots et s’offre autant de liberté avec la syntaxe qu’avec les carcans du rap.
Enfin une exposition photo avec le projet HLVT qui est une invitation à plonger nos yeux dans le regard d’instants captés autour de la question de l’urbain qui se dévoile, se cache, se délite. Révélateur.