Avec un nouveau projet centré sur la création et la transmission
A l’aube de son 3ème mandat, le directeur du Théâtre du Nord (Centre dramatique national) est un homme heureux qui ne s’endort pas sur ses lauriers. Considérant à la fois que « Le public mérite encore mieux » et que « Le contentement - premier pas vers la complaisance - est dangereux », Stuart Seide ne se satisfait pas du taux de remplissage de 93% de son théâtre car le développement culturel n’est jamais fini. Et le voilà martelant que « Non, la démocratisation culturelle n’est pas un échec dans la région » et qu’il n’hurlera jamais avec les loups qui aujourd’hui clament sur tous les tons que la politique culturelle française impulsée par André Malraux il y a 50 ans n’a pas produit les résultats escomptés.
L’événement qui a inspiré Stuart Seide pour son nouveau projet est la création de l’EPSAD, l’école de théâtre dont ce pédagogue passionné avait longtemps rêvé et qui s’est concrétisé en 2003.
Il était évident qu’en créant l’EPSAD adossée au Théâtre du Nord, celui-ci allait irriguer l’école mais on assiste maintenant à un fructueux aller-retour entre l’école et le théâtre. La boucle n’est pas encore bouclée et le dialogue instauré mérite d’être consolidé. Dans des temps économiquement difficile, le Théâtre du Nord se félicite d’entretenir de bons rapports avec ses partenaires publics. Pourtant, Stuart Seide est inquiet. Il se demande avec émotion si le pays qui a adopté le jeune américain débarqué de Brooklyn dans les années 70 n’est pas en train de perdre son identité de pays ouvert et accueillant, mais ceci est une autre histoire…
Celui qui affirme « Je ne suis pas ici pour faire mon œuvre » annonce pour les années qui viennent, parmi de multiples nouveautés, la mise en place du concept de « compagnies-compagnons » avec Anima Motrix et L’Interlude T/O, toutes deux de la région. Au chapitre des artistes associés, Irène Bonnaud et Jacques Vincey irrigueront les trois prochaines saisons.
Autre préoccupation de Stuart Seide, l’envie de partager avec le public les prémisses de carrière des jeunes acteurs professionnels sortis de l’EPSAD. Et puis, cerise sur le gâteau, le Théâtre du Nord s’associe à la Rose des Vents, notamment pour le festival NEXT. Le partenariat entre un CDN et une scène nationale est assez rare pour être souligné ! Signalons par ailleurs que pour accueillir au mieux ses spectateurs la salle lilloise du Théâtre du Nord fera peau neuve et offrira après l’été des fauteuils tout neufs.
