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Reprise de tête

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Assis ! Debout ! Couché ! Pas bouger ? Sortir ! Depuis le printemps, les salles de musiques actuelles ont subi une bien étrange hibernation. Le virus est toujours présent. La volonté d’organiser des concerts également. La reprise s’annonce, pas comme avant et sans grande visibilité sur l’après. Mais avec enthousiasme et détermination.

Les concerts debout restent interdits. Les spectacles assis sont autorisés, avec port du masque obligatoire et distanciation imposée si vous vous trouvez en zone rouge. Les artistes anglais ne tournent plus hors de leurs frontières, tout comme les Américains. En Europe, on cherche en vain une harmonisation. Voici le tableau. Ou plutôt le film ou la série, tant les situations sont fluctuantes. Et c’est l’un des nœuds du problème : comment organiser une tournée quand les contraintes sanitaires fluctuent entre métropoles, régions, pays ? Quand ces mêmes consignes évoluent dans chacun de ces périmètres ? Ajouter à cela l’octroi de dérogations contestées et vous conviendrez que les esprits des professionnels s’échauffent et que les ardeurs du public se refroidissent face aux annulations, reports et parfois galères avec certaines billetteries.

Un vrai casse-tête qui ne doit pas faire oublier l’enjeu essentiel de santé publique. Et dans sa majorité, la filière des musiques actuelles fait preuve d’une grande responsabilité et d’une énorme patience. Une filière, qui malgré le greenwashing « d’éco système » forcément vertueux puisque naturellement bon, laisse apparaître des réalités extrêmement contrastées et des intérêts complémentaires mais aussi concurrents si ce n’est divergents. Privés, subventionnés, associatifs, artistes, techniciens… dans une même galère, l’ambiance n’est pas forcément à la croisière showbiz.

Si le cap du post-virus est encore inconnu et si la crainte d’une année 2021 sans tournée ni festival est redoutée par tous, nombre de salles proposent une offre adaptée aux contraintes en vigueur. Résidence d’artistes, concerts en plein air ou en jauge restreinte. La résistance s’organise, se contorsionne. Un effet d’aubaine qui profite majoritairement à des artistes régionaux ou nationaux et qui offre une bouffée d’oxygène aux nombreuses personnes relevant du statut de l’intermittence.

Ce moment est peut-être une occasion de s’interroger sur des programmations à flux tendus et de réévaluer les scènes régionales. Mais il faut se garder d’envisager le circuit court artistique comme horizon. Les artistes ne sont pas des légumes et jusqu’ici ce sont la circulation, la créolisation, la confrontation qui ont nourri nos musiques préférées. Sincèrement, qui a envie de revenir à l’ère pré-SMAC où les valeureuses MJC devaient composer avec une poignée d’artistes. Entendre le groupe du coin de la rue au bar du coin, évidemment. Mais se frotter à l’underground le plus défricheur ou au mainstream le plus abouti voilà ce qui nous fait vibrer.

Le concert debout n’est pas un dogme. Il est culturellement apprécié par les spectateurs des musiques actuelles pour ce qu’il offre de liberté de circulation, d’interaction, d’expression et soyons triviaux, de libation. Il est aussi souvent nécessaire pour atteindre des jauges permettant d’équilibrer une saison, soyons pragmatiques, recettes du bar incluses. Aujourd’hui ce modèle est mis à mal.

Au-delà de l’économique, tout n’est pas transposable en version assise. Imaginez un concert d’Idles, assis, masqués, avec bar délocalisé en service à table… Mais certains spectacles s’y prêtent et les savourer assis ne fait que bonifier le propos artistique. On a vécu de bons moments dans des siestes électroniques ou lors de concerts délocalisés dans des lieux moelleux. Encore faut-il que les artistes cochant les bonnes cases puissent tourner.

Vaillamment, obstinément, par sauts de puces, les salles et clubs ont pourtant décidé de reprendre une activité publique. De belles annonces covido-compatibles et artistiquement enthousiasmantes commencent à tomber. Surveillez les sites et réseaux sociaux de vos lieux préférés car certaines choses se décideront au pied levé ou alors il faudra être très rapide pour obtenir le graal en jauge réduite. Nous nous ferons bien évidemment l’écho de toutes ces propositions. Trop heureux d’avoir de nouveau des choses à partager. Ce nouveau rapport au concert est sans doute une parenthèse, mais enfin une réalité. Sortez !

Publié le 22/09/2020 Auteur : Bertrand Lanciaux


Mots clés : concerts Covid-19