Post-Punk fait de la résistance

Les Chicagoans de Deeper ouvriront donc ce bal post-punk. Si la critique les affuble de ces oripeaux esthétiques encombrants, c’est que Deeper ne cherche pas à fuir ses inspirations, quitte à souffrir de la comparaison. On y entend des réminiscences de Television, de Cure, de Talking Heads mais on perçoit encore plus clairement un goût pour une certaine sophistication pop qui les éloigne des modèles et des copistes. Bien plus profond qu’il n’y paraît.

A Dublin, aussi on maîtrise ses classiques, au point de faire « scène » avec Girl Band, Fontaines D.C. et nos joyeux drilles de Murder Capital. Ces derniers valent amplement le détour et le prix du billet. Chez Murder Capital, on retrouve des survivances des glaciers cold-wave, mais le quintet sort des rails revival en alimentant la loco avec une belle énergie à la Idles, ou à contrario en faisant crisser de poignantes complaintes écrites sur les mouchoirs de Nick Cave ou les ardoises de Tom Waits. Peut-être pas encore le crime parfait mais assurément pas un hold-up artistique.

Depuis les brumes picardes a émergé Structures. Ces régionaux de l’étape ne cessent d’accroître leur notoriété par la qualité de leurs concerts. Si de toute évidence le groupe a beaucoup écouté les 80’s, Structures paraît pourtant composer avant tout pour la scène. De ce fait, le post-punk à papa ressemble plus à un véhicule carburant au bois vert de la fougue qu’à une destination à part entière. Roulez jeunesse.