Pianissimo !

Ramassé sur trois jours le festival n'en déborde pas moins de propositions tous azimuts afin de représenter à la fois la diversité des possibilités de l'instrument et le talent des interprètes actuels. Mélangeant les grandes compositions classiques et les œuvres contemporaines, la programmation fait la part belle à Chopin, Liszt, Saint-Saëns, Debussy (via Jean-François Zygel et Hugues Leclère notamment), Schumann ou Bach (dont Cédric Pescia interprètera un récital de plus de 4 heures). Le programme n'oublie pas non plus les auteurs contemporains puisque Hector Parra, compositeur en résidence à l'Orchestre National de Lille, verra l'intégrale de ses œuvres interprétée par l'Espagnol José Menor. Norgard, Steen-Andersen, Eastman seront également interprétés par Rold Hind au fil d'un partenariat avec le festival Occupy the pianos.

Bien que moderne, Lille Piano(s) Festival fait aussi une place aux jeunes autour d'une proposition originale : Le petit Prince mis en scène par Fane Desrues avec Julien Cottereau et accompagné par le duo Jatekok. Les liens restent forts également avec Jazz en Nord qui ouvre plusieurs fenêtres sur des musiques différentes et des artistes à (re)découvrir : René Urteger, David Xirgu, Masa Kamaguchi les frères Orins et le collectif Muzzix, etc. Autre fenêtre musicale, celle que déploie le festival dans le cadre de Ola Cuba! sur la culture cubaine. Au fil d'un atelier piano à trois têtes (Cubanissime), ou du jazz du Campana Project avec Abraham Mansfarroll, le paysage musical de l'île se déploiera dans les oreilles. Direction la Macédoine avec Simon Trpčeski ou l'Espagne avec le duo formé de Dorantes et Leonor Leal.

En lien avec la proposition du Palais des Beaux-Arts de Lille, Dimitri Naïditch s'aventurera du côté des séries télévisées au fil d'une série d'improvisations tandis que Guillaume Coppola et ses Musiques du silence donneront à entendre des interprétations de Chopin, Debussy, Takemitsu ou Mompou. David Kadouch s'en donnera à cœur joie dans un récital dédié à Camille Saint-Saëns. Une très belle diversité musicale qui se double d'un essaimage toujours plus intense puisque de l'Abbaye de Vaucelles au Palais des Beaux-Arts en passant par la Gare Saint-Sauveur, le Conservatoire, la Maison Natale Charles de Gaulle et l'incontournable Nouveau-Siècle le rendez-vous fête ce quinzième anniversaire d'un coin à l'autre de la ville et du département. Sans s'endormir dans une routine sclérosante, Lille Piano(s) Festival continue de réussir son pari de rassembler autour d'un instrument pour partager et (faire) découvrir artistes et compositeurs du monde entier.