C'est pour faire face à la logistique liée à la taille de la compagnie (plus de 60 chevaux et 70 personnes) autant que pour favoriser la transmission et trouver un moyen d'employer un temps précieux à faire autre chose de monter et démonter un chapiteau tous les jours, qu'Alexis Gruss a fait le choix de la sédentarisation (à Piolenc, dans le Vaucluse). Vingt ans donc, que le cirque Alexis Gruss n'était plus parti en tournée. Ce qui l'a décidé pour celle-ci : le succès rencontré par cette 42e création Pégase et Icare, d'abord créé pour le Théâtre antique d'Orange. Une tournée qui sonne aussi comme un retour aux sources. Car s'il y a bien quelque chose qui obsède Alexis Gruss, ce sont les racines. Celles de l'espace scénique dans lequel évoluent les chevaux, les racines familiales, les racines de la discipline équestre... Rien d'étonnant donc, s'il a choisi de s'appuyer sur les racines de notre civilisation : la mythologie grecque.

Retour aux origines

D'abord, Icare. Dédale et son fils Icare sont piégés dans le labyrinthe conçu pour piéger le Minotaure, créature mi-homme, mi-taureau. Dédale fabrique, pour lui et son fils, des ailes à partir de cire et de plumes d'oiseau.
Ailleurs, Bellérophon, fils d'Athéna et de Poséidon, chevauche Pégase, le cheval ailé. Athéna célèbre la réussite de son fils en lui offrant une cérémonie à la hauteur de son rang. Une succession de sept tableaux figureront l'envol d'Icare et l'apprivoisement de Pégase. De le conception du labyrinthe à la stratégie guerrière de Bellérophon, de la chute d'Icare au combat conte la Chimère, écuyers, chevaux et acrobates s'emploieront à incarner certains épisodes de la mythologie grecque. Un objectif ambitieux servi par 46 chevaux sur scène, une équipe de 60 personnes et La Compagnie des Farfadais, une compagnie d'acrobates aériens hors du commun. Une configuration rendue possible par la structure des Zénith qui offrent des possibilités techniques plus difficiles à mettre en place dans un chapiteau. Une autre conception qui va jusqu'à l'affiche, qui préfère parler de « spectacle équestre et aérien » plutôt que de cirque.