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Palais des Beaux-Arts, musée grand ouvert

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Pour l'automne, le musée lillois joue l'inclusion et se consacre aux femmes artistes et aux tous jeunes enfants au travers de deux expositions temporaires.

Le chiffre est éloquent : sur les 60 000 œuvres détenues dans les collections du musées, seules 135 sont attribuées à des femmes. Même si pour nombre d'œuvres plus anciennes les auteurs restent inconnus, ce constat vertigineux constitue le point de départ d'un accrochage décidé à rendre leur place aux femmes artistes. Confrontées au relatif manque de sources, Alice Fleury et Camille Belvèze ont toutefois mis sur pied une exposition qui, outre son angle sociologique évident, parvient à embrasser la globalité du parcours artistique. Nécessairement traversé d'éclectisme autant formel que chronologique, l'ensemble interroge cependant avec pertinence le parcours des femmes artistes en commençant par s'intéresser à la façon dont elles se forment, d'abord dans les ateliers ou auprès de leurs familles, l'École nationale des Beaux-Arts ne s'ouvrant aux femmes qu'en 1897. Dans un second volet, l'accrochage fait le parallèle entre la hiérarchie des genres artistiques et les sujets traités par les femmes. Cantonnées aux paysages et sujets floraux, elles savent y exceller puis s'en émancipent progressivement à la faveur des recherches formelles de nombreux mouvements du XXème siècle. D'Elisabetta Sirani à Geneviève Asse, les salles mettent aussi en lumière artistes et œuvres trop peu connues issues des collections, dévoilant la variété d'un fonds pas toujours exploité jusqu'ici. Dans sa dernière partie, l'exposition s'intéresse à la manière dont les femmes artistes ont pu rendre leur art visible. Des sociétés d'artistes à des associations non-mixtes jusqu'à l'emprunt de pseudonymes masculins et au soutien de femmes galeristes, les artistes féminines emploient une grande diversité de méthodes pour émerger, illustrant aussi la diversité du tissu artistique... et de celles qui le font et complétant une exposition restreinte, mais percutante.

Dans la rotonde de l'atrium, 1,2,3 couleurs fait la part belle à l'enfance au fil d'un parcours conçu avant tout pour être expérimenté (et imaginé avec mille formes, structure de Clermont-Ferrand dédiée à l'initiation des plus jeunes à l'art). Groupes restreints, approche ludique, manipulations colorées : tout est prévu pour intéresser les tous jeunes visiteurs invitées à interagir avec l'installation, se poser dans un coin détente et lecture et se faire artiste. Des couleurs qu'Eltono appose sur la rotonde, aux structures et briques qu'il a imaginé pour permettre aux enfants d'expérimenter et jusqu'aux organismes conçus en laine avec la technique du tufting par Claude Como, le tout forme un écrin idéal pour plonger dans l'art avec des bambins. Pour plus d'immersion et un meilleur accompagnement, l'ensemble est accessible sur réservation, afin de garantir les meilleures conditions d'accueil possibles.

Publié le 13/11/2023 Auteur : G

Où sont les femmes ? / 1,2, 3 couleurs, jusqu'au 11 mars 2024 au Palais des Beaux-Arts, place de la République à Lille. pba.lille.fr


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