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classique

Mozart, Don Giovanni et Nicolas Rivenq, toujours…

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Suite de la Trilogie Mozart/Da Ponte dirigée par Jean-Claude Malgoire à l’Atelier Lyrique de Tourcoing.

On ne se lasse pas de cette trilogie qui depuis sa création à Tourcoing il y a 15 ans fait battre nos cœurs de mélomanes. On ne se lasse pas non plus de Mozart, encore moins de Don Giovanni ! Quand on est baryton, on chante obligatoirement à un moment ou un autre de sa carrière les grands rôles mozartiens et Don Giovanni est peut-être le rôle le plus emblématique d’une carrière. Pour Nicolas Rivenq, son long compagnonnage depuis 20 ans avec le personnage lui a donné un recul et une analyse du rôle en profondeur qu’il nous transmet aujourd’hui loin de la fougue de ses débuts. Quand on incarne un rôle une bonne centaine de fois, comme c’est le cas pour Nicolas Rivenq avec Don Giovanni, on peut vraiment travailler le personnage, le faire évoluer et lui donner une épaisseur qui ne pourrait pas exister sans le passage du temps car, rares sont les interprètes qui sont bons à la création. Même si on attend un jour Nicolas Rivenq dans le rôle de Masetto ou de Leporello, on est heureux de le revoir dans ce rôle taillé pour lui. 

« Mystérieux phénix, Don Giovanni nous enflamme, se consume et inlassablement renaît de ses cendres. » Pierre Constant
Ce Don Giovanni tourquennois créé ici il y a quinze ans s’est comme le bon vin, bonifié avec le temps. Mozart, Jean-Claude Malgoire, Pierre Constant, Roberto Platé Nicolas Rivenq, Véronique Gens, Sandrine Piau, Laurent Naouri, François Lys, Donat Havar, Ingrid Perruche Christian Helmer et la Grande Ecurie et la Chambre du Roy sont au service d’une histoire terrible et humaine, celle d’un homme en marche vers l’abîme qui croit pouvoir défier la mort et qui sombre dans la folie. 

Don Giovanni, nous dit Nicolas Rivenq, est un homme qui se perd en lui-même. En cherchant sa vérité, il brûle les autres et fait voler toutes les conventions en éclats. Il a des liens très étroits avec le Don Alfonso des « Noces de Figaro », une réflexion sur le vieillissement, la séduction… Nicolas Rivenq n’est plus aujourd’hui un Don Giovanni sans foi ni loi, drogué à la jouissance, à l’urgence du plaisir et aux situations extrêmes. Il voit aujourd’hui son rôle différemment. Il a mûri, ses cheveux ont blanchi et il nous livre un Don Giovanni moins flamboyant, plus tourné vers lui-même et l’autodestruction, plus envoûtant encore peut-être... Je tire les personnages dans leur être profond, je n’ai plus besoin de les défendre. Je joue donc avec objectivité, sans chercher à les rendre sympathiques. Si nous sommes encore fasciné aujourd'hui par ce personnage, c’est parce qu’on a tous en nous une part de Don Giovanni, alors entonnons avec lui Viva la liberta ! 

Publié le 03/05/2010 Auteur : Françoise Objois

 16-18-20 mai 2010. Don Giovanni-Mozart, Théâtre Municipal de Tourcoing. Tél.03.20.70.66.66. Paris, Théâtre des Champs Elysées, 7-9-11 juin.

 

Mots clés : classique