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cinéma

Mammuth

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Pour Serge Pilardosse, c'est enfin la quille. À 60 ans, il est en retraite. Sauf que ce ne sont pas les trompettes annoncées. Fidèle au poste depuis 16 ans, il quitte son dernier emploi avec le cadeau de ses collègues depuis 10 ans : un puzzle 2000 pièces et des trous dans son dossier de retraite. Convaincu par sa femme, il enfourche sa vieille moto, une Münch Mammuth qui lui a donné son surnom. Parti à la recherche de ses fameux papelards, Serge va faire des rencontres qui vont l'emmener bien loin de sa quête originelle.

 

De film en film, les compères Kervern et Delépine n'en finissent pas de tracer le sillon d'un cinéma alternatif, fait d'une certaine forme d'engagement teintée d'un décalage à la fois burlesque et dérisoire. Dans le sillage de ce Mammuth, étonnante composition d'un Depardieu qui se serait défait de tout apprêt, les cinéastes invitent autant à un regard sur le monde du travail (la façon dont on le quitte, les raisons qu'on a ou pas de le faire et ce que ce changement laisse comme trace dans la vie) qu'à un voyage initiatique inversé parsemé de rencontres, de retrouvailles, d'embûches et de suprises bonnes comme mauvaises. Sauf que rien n'est aussi simple avec les deux cinéastes qui, s'ils n'abandonnent pas volontiers leur radicalité formelle, se ménagent quelques libertés de forme (la caméra se fait toutefois plus mobile) et de fond (l'apparition du personnage d'Adjani et le voyage à rebours de Serge vers son passé). Ambitieux, l'ensemble l'est certainement, singulier et attachant aussi comme l'animal disparu dont il tire son titre. Une promenade étonnante toujours en forme de road-movie parsemé d'éclats de rire et emmenée par un casting aussi étonnant qu'attachant. Une belle preuve (de plus) qu'on peut rire et réfléchir.

Publié le 20/04/2010 Auteur : Guillaume B.


Mots clés : cinéma