« Le niveau de maturité du public par rapport à la danse importe peu, ce qui compte, c'est sa curiosité. »

Sortir : Au bout de douze éditions, est-ce qu'il est devenu plus facile de trouver des propositions chorégraphiques adressées au jeune public ? Les grands chorégraphes se sont-ils tournés vers ces spectateurs ?

Célia Bernard : Il y a davantage de propositions adressées au jeune public aujourd'hui qu'il y a quelques années. Pour autant, construire une programmation reste toujours un exercice compliqué. Je suis énormément sollicitée tout au long de l'année et il faut forcément faire des choix. Ces choix ne se portent pas forcément vers des grands chorégraphes qui ne sont pas toujours les mieux placés pour parler au jeune public. Le festival se veut également ouvert à d'autres propositions pas forcément conçues au départ comme des objets chorégraphiques (comme c'est le cas cette année avec le spectacle Méduses par exemple), il est toujours intéressant d'avoir accès à des artistes qui s'intéressent au jeune public de façon différente.

Sortir : En tant que CDC, le Gymnase est depuis ses débuts très concerné par la question de la médiation. Les années de travail sur le terrain ont-elles un impact sur les spectateurs grands ou petits ?

C. Bernard : Ce que l'on constate, c'est que les séances que nous proposons sont très bien remplies. Le niveau de maturité du public par rapport à la danse importe peu, ce qui compte, c'est sa curiosité. Elle a indéniablement grandi et c'est une bonne chose, même si le travail n'est jamais terminé. Nous travaillons beaucoup sur la médiation de la danse que ce soit autour des spectacles proposés dans le festival mais aussi toute l'année, en lien avec les spectacles que nous accueillons et au-delà. Outre les ateliers et les échanges que nous mettons en place pour faire connaître la danse et nos propositions, nous organisons également des choses comme les apéros mobiles : des membres de l'équipe se déplacent au plus près des gens pour présenter les spectacles et le travail du Gymnase.

Sortir : Pourquoi déplacer le festival vers le mois de décembre ?

C. Bernard : Quand nous avons démarré, le créneau était assez favorable, mais depuis l'agenda s'est bien rempli et que les programmateurs sont très sollicités à cette période là. Notamment parce que depuis la naissance des Petits Pas, 10 autres propositions s'intéressent à la danse et aux jeunes spectateurs. Près de Bordeaux, Le Cuvier, CDC d'Aquitaine (Centre de Développement Chorégraphique) nous a emboîté le pas en calant son rendez-vous jeunesse Pouce ! dans les mêmes eaux que Les Petits Pas. Il nous a donc semblé pertinent de replacer le festival à un moment de l'année qui n'est pas forcément très riche en propositions. Du coup outre la proposition de ce début d'année, les Petits Pas reviendront dès la fin d'automne prochain (du 8 au 16 décembre 2017).

Sortir : Quelques mots sur LOOP ?

C. Bernard : LOOP est né dans le sillage de La Belle Saison, l'année consacrée par le Ministère de la Culture aux propositions en direction du jeune public. Lors des échanges, il nous est apparu qu'il était parfois difficile de faire une place aux propositions en danse à destination des jeunes spectateurs d'où la création de ce réseau qui rassemble des lieux très divers et permet à tous d'échanger et partager autour des expériences et spectacles proposés ou découverts par chacun. La prochaine réunion du réseau aura lieu au cours des Petits Pas.