La ville intérieure...

Affectivement lié avec Martin Crimp, Marc Paquien se passionne pour les œuvres de l'auteur. Comme beaucoup d'écrivains anglo-saxons, Martin Crimp, loin d'un certain nombrilisme ambiant, s'attèle à parler du monde ; dans La ville, à travers des histoires et un environnement pourtant intimistes. Et il le fait bien... Les sujets de Martin Crimp tournent donc souvent autour du couple. Dans la ville, l'histoire est celle d'un couple qui possède un jardin en pleine ville, alors que dans La campagne, un couple enquête de mieux vivre partait se mettre au vert. Pour Elisabeth Angel-Perez, " toutes les pièces de Martin Crimp analysent un dysfonctionnement de la société, la satire si elle n'est pas au premier plan, n'est jamais loin". La ville, pièce en 5 tableaux, traduit le parcours d'un femme, Claire, à travers l'écriture, l'imaginaire ; entourée de différents personnages qui viennent eux aussi interroger l'étroit fossé entre réalisme et fiction...Pour Marc Paquien, une question reste récurrente dans le travail de Martin Crimp "Qui sommes-nous dans le regard de l'autre ? (...) Dans la ville, l'univers se déréalise et interroge la fiction". Par conséquent, somme-nous réel...Un questionnement profond, mais aussi ludique, car l'écriture de Crimp permet l'humour caustique et grinçant, mais aussi l'absurde.

Ayant réuni une belle équipe de comédiens, le mettreur en scène se dit "complètement satisfait de la distribution"; et on veut bien le croire, au vu des deux principaux protagonistes : Marianne Denicourt et André Marcon. Marc Paquien avait en fait tout simplement envie de réunir ces "grands acteurs qui s'intéressent au théâtre contemporain", il considère que les artistes participent autant que lui à la mise en scène et les incluent réellement au travail global de la pièce. La découverte se fait pressante !