La promesse de l'aube

Du roman fleuve et autobiographique de Gary, Eric Barbier tire un axe fort, celui des destins parallèle d'une mère (fortement incarnée par Charlotte Gainsbourg) et de son fils (nettement moins bien habité par un Pierre Niney plus fiévreux et hagard qu'investi) qui ne croisent jamais vraiment. Mêlant le fanstasme au réel, le fictif aux faits, le film dessine un parcours romanesque empli d'images soignées mais lisses. En creux, c'est la construction croisée entre le parcours d'un fils acharné à ressembler à l'image rêvée par sa mère et celui d'une mère résolue à se battre pour donner à son enfant les clefs d'un destin voulu exceptionnel qui sauve le film d'une boursouflure narrative parfois risible jusqu'à un final consacrant l'inadéquation des deux parcours. Tragédie intime autant que mélo surjoué, l'adaptation d'Eric Barbier ne peut s'empêcher de jouer sur les deux tableaux, trahissant forcément le matériau d'origine, sans parvenir à en rendre l'ample profondeur. Moins d'emphase aurait sans doute été bénéfique.
Publié le 22/12/2017
Adaptation empesée du texte de Gary, le film est sauvé par son final et son actrice plus que par sa construction, sa longueur ou son casting masculin, jamais à la hauteur du rôle.
La promesse de l'aube
Film français de Eric Barbier
Avec Pierre Niney, Charlotte Gainsbourg, Didier Bourdon,
Durée : 2h10.