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expos

La Piscine met le cap sur l'Algérie

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Autour de l'exceptionnelle rétrospective L'Algérie de Gustave Guillaumet (1840-1887), La Piscine organise un Printemps algérien, partant à la rencontre d'un pays aujourd'hui à l'aube de grands changements.

Créé en collaboration avec les musées de La Rochelle et de Limoges, L'Algérie de Gustave Guillaumet est la première exposition dédiée à l'artiste depuis 1899, et permet donc une véritable redécouverte de son œuvre entièrement consacré à l'Algérie. La rencontre de Guillaumet avec l'Algérie fut pourtant fortuite : en 1862 après ses études à l'Ecole des Beaux-Arts de Paris, il décide d'accomplir le traditionnel voyage à Rome. Une tempête interrompt son trajet à Marseille. Il embarque alors pour Alger et tombe sous le charme. Issu d'une famille aisée, Guillaumet dispose de revenus confortables, qui lui permettent de séjourner à dix ou onze reprises en Algérie au cours de sa brève carrière. Il y saisit des motifs qu'il assemble dans son atelier parisien en vastes compositions, présentées au Salon avec un certain succès. Ses peintures se distinguent de la production orientaliste contemporaine : pas de vision exotique d'un Orient fantasmé, mais un regard fasciné et humain, sur un peuple et des paysages rendus avec naturalisme. Guillaumet est ainsi le seul artiste de son temps à représenter les souffrances subies par les populations algériennes durant les premières décennies de la colonisation. L'impressionnant Famine en Algérie fait ainsi référence aux tragiques années 1866 et 1967, lors desquelles un tiers d'une population appauvrie périt de faim ou de maladie. Il donne aussi une autre vision de l'Algérie en explorant le Sud du pays, et en peignant des femmes au travail dans des intérieurs, habituellement inaccessibles au visiteur étranger. L'exposition parvient remarquablement à resituer l'œuvre de Guillaumet dans le contexte historique de la colonisation, géographique de l'Algérie et artistique de la peinture dite orientaliste.

 

Dans une ville comme Roubaix, à l'importante communauté algérienne, La Piscine ne pouvait se limiter à un unique regard sur l'Algérie. Aussi le musée a-t-il invité Naime Merabet, Roubaisien né à Médéa, à exposer ses clichés, chaleureux et sincères, pris lors de séjours dans son pays d'origine. Ce Printemps algérien était aussi l'occasion de rendre hommage à Claude Vicente, décédé en 2017, notamment directeur de l'Ecole des Beaux-Arts d'Oran et de Tourcoing. Le programme est complété par deux propositions plus modestes, mais néanmoins tout aussi intéressantes : une passionnante exposition-dossier sur la construction de l'image de l'opposant à la colonisation française, l'émir Abdelkader, et un accrochage d'œuvres graphiques des collections sur le thème de l'Algérie. A voir aussi, à l'IMA de Tourcoing, l'exposition Photographier l'Algérie.

Publié le 25/03/2019 Auteur : Aurore de Carbonnières

L'Algérie de Gustave Guillaumet (1840-1887). Hommage à Claude Vicente (1929-2017). Naime Merabet, Fenêtre sur l'Algérie. Abdelkader, l'émir de la résistance. Belles feuilles & petits papiers : un certain Orientalisme. Jusqu'au 2 juin 2019, 0-11€, La Piscine, Roubaix, www.roubaix-lapiscine.com