La photo en 3DX

Un véritable événement pour la métropole bordelaise. Et l'occasion, pour la Galerie, de mettre en valeur de jeunes talents de la discipline. A ses côtés donc, deux autres photographes, se partagent les murs immaculés de la galerie. Aux clichés baroques de Rancinan, qui a débuté comme photojournaliste à Bordeaux dans les seventies. répondent les grands formats épurés du parisien Antoine Schneck, visages graves sur fonds noirs.

 

Des hommes et des femmes, du monde entier, des animaux aussi. Tout ce qui compte pour lui, c'est l'intensité du regard, et cette volonté de « soustraire la personne photographiée aux supports que sont le décor, les expressions, la relation au monde et jusqu'au rapport avec le photographe lui-même. » pour la faire apparaître « dans sa nudité et son intériorité. » Deux approches complémentaires de la photo, l'une dépouillée, l'autre opulente, toutes deux centrées sur l'humain, l'une sur la société des hommes, l'autre sur l'individu. A leurs côtés, une figure féminine montante, la jeune photographe Jeannie Abert, honorée par une prestigieuse résidence à l'International Center of Photography de New-York en 2011 et lauréate cette année du festival de photo toulousain Manifesto. Sa série Collapse, présentée chez DX, se présente comme « une conversation avec Stanley Greene », dont elle reprend les clichés de guerre pour les fragmenter, les déchirer, les réagencer, faisant ainsi apparaître la destruction des identités, des nations, des individus à travers les conflits armés. Une vision politique et désenchantée du monde, qui remet au centre des préoccupations politiques la notion d'humanité. Trois identités photographiques, trois esthétiques pour trois visions du monde exceptionnellement réunies place des Quinconces.