Contemporain de Daumier, Gustave Nadaud, né à Roubaix en 1820, a laissé à la postérité plus de 300 chansons - textes et musiques - qui se trouvent aujourd’hui à la Médiathèque de Roubaix. Remarqué en 1852 avec Pandore ou les deux gendarmes qui connu un grand succès grâce à son interdiction… Nadaud, fin chroniqueur politique sait se faire humoriste ou léger selon les circonstances et les étudiants raffolaient de ses chansons à l’ironie jamais vulgaire. Très populaire sous le second Empire, Nadaud est le premier chansonnier à être décoré de la Légion d’honneur. Le jeune baryton Arnaud Marzorati qui a choisi ici d’être dans « la musique de l’histoire plutôt que dans l’histoire de la musique » signe un enregistrement tout à fait charmeur et convaincant, un bel hommage à l’esprit de la musique française servi par une voix dont l’expressivité juste nous fait prendre la mesure du talent méconnu de Gustave Nadaud.

Mélodiste né, Nadaud est moins soucieux d’harmonie, un travail d’harmonisation, a donc été nécessaire pour certaines chansons, laissant libre cours à l’imagination des musiciens dans la tradition des salons du XIXe siècle que l’on pourrait rapprocher du jazz d’aujourd’hui.