François Ide adore les cartes géographiques. Il aurait pu devenir explorateur, il a choisi la philosophie et la pratique de l’art conceptuel, une autre façon d’explorer le monde. On l’imagine suivant du doigt routes et fleuves et traçant des périples imaginaires à la surface du papier. Lors de la Biennale de Venise 2011, c’est donc la cartographie qui lui a inspiré la ligne graphique de la série I was here. Nous voilà abordant la lagune sur les traces de la déambulation d’un piéton dont on perçoit l’enchevêtrement des lignes à la manière d’un paysage mental à la fois réel et fictif, nourri par la mémoire. Cette série de sérigraphies sur papier huilé et verni fonctionne comme une sorte d’encéphalogramme du parcours, un système de signes écrits par le corps quand la parole disparaît. Il n’est d’ailleurs pas interdit de se poser la question de notre façon d’occuper les lieux, ceux du voyage comme ceux de la sédentarité. Et puis pourquoi ne pas essayer de tracer les lignes de notre trajet quotidien pour faire l’expérience d’un ordonnancement de l’univers ?

Cette exposition marque le renouveau de la galerie de l’éditeur sérigraphe et maître d’art Alain Buyse, sise dans son atelier du Vieux-Lille.