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cinéma

L'oiseau

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Anne vit seule, sans faire de bruit, sans faire de vagues. Elle habite un petit appartement qu'elle ne quitte que pour aller travailler avec des collègues qu'elle ne fréquente pas. Jour apr ès jour, elle mène une vie sans surprise. Elle finit par être bousculée par l'arrivée d'un oiseau dans son appartement.

Anne, c'est Sandrine Kiberlain, saisissante de fragilité et de grâce. C'est dans ses pas que Yves Caumon place une caméra discrète qu'on imagine d'abord presque inutile tant son film ne paraît que suivre une ombre, une femme qui semble vivre malgré elle, jusqu'à l'arrivée du volatile et de la petite ouverture que cela va générer dans le quotidien morne de la jeune femme. Evidemment, il y a une histoire dans la vie d'Anne, que le film, à coup de scènes sensibles et peu bavardes dessine petit à petit. Sandrine Kiberlain, ombre d'une vie, incarne avec ce qu'il faut de subtilité un personnage pourtant sur le fil. Autour d'elle, Bruno Todeschini, Clément Sibony et Serge Riaboukine jouent les pôles d'attraction et de répulsion avec tout autant de justesse sous la baguette d'un Yves Caumon dont l'oeil méticuleux capte les élans avec beaucoup de justesse. Empli de nature, ce retour à la vie se veut également très ancré dans une réalité que le cinéaste dessine à grand coup de sensations. Très peu bavard, L'oiseau dessine doucement en creux les raisons du quasi enfermement d'Anne, sans jamais insister exagérément, laissant une place à l'interprétation pour se concentrer sur les changements de son personnage. Métaphore riche en symboles à bien des égards, le film jette aussi un regard sur les solitudes urbaines et modernes, sans jamais prétendre donner de leçon, et c'est toute la réussite discrète d'Yves Caumon que de laisser à son spectateur un chemin à parcourir, aux côtés de son film.

Publié le 24/01/2012 Auteur : Guillaume B.


Mots clés : cinéma