Elle porte le numéro dix, dernier opus de Mahler disparu à 50 ans avant d’avoir terminé la composition de cette symphonie dont le destin depuis 1910 fut tout aussi mouvementé que celui de son signataire. De la main de Mahler, nous ne disposons que de l’adagio initial, les autres mouvements sont à l’état d’esquisses. On dit que Mahler avant de mourir aurait exigé que l’on détruise sa partition en devenir y compris l’adagio, mais il n’en fut rien. Nous pouvons aujourd’hui écouter cette 10e symphonie dans son intégralité grâce au musicologue britannique Deryck Cooke, grand connaisseur de l’écriture mahlérienne, qui se lança dans les années 60 dans une aventure inouïe, écrire les parties manquantes de la 10e symphonie. Il lui faudra dix ans de travail pour venir à bout de ce défi qui lors de sa présentation au public en 1972 ne fit pas l’unanimité. L’orchestre national de Lille familier du répertoire symphonique de Mahler, en donnera sa première interprétation le 10 avril 2014 sous la direction de Joseph Swensen.