L'Été au musée

Au Louvre-Lens, outre le parc toujours très animé grâce à une riche programmation entre animations, jeux ou spectacles, l'exposition Paysage, fenêtre sur la nature se tient jusqu'à la fin du mois de juillet, l'occasion de partir à la découverte de la façon dont la peinture s'est emparé du paysage comme sujet. Un superbe périple dans une scénographie agréable et inventive qui joue avec pertinence de la lumière et des couleurs.

À Lille, le palais des Beaux-Arts dans son OpenMuseum (une proposition annuelle qui ouvre le musée à la rencontre à d'autres démarches ou sensibilités) fait une place au jeu vidéo en collaboration notamment avec le studio Ankama. Une belle façon de partager l'art et la diversité de ses expressions autant que d'ouvrir les portes du musée à tous les publics..

Du côté de l'Hospice Comtesse, c'est Philippe Hollevout qui prend ses quartiers et propose une visite dans le sillage d'un garçonnet et d'un voyage qui garnit de nombreuses œuvres l'exposition permanente (déjà riche) du musée. Des créations en carton qui invitent à poser un regard ludique sur le musée.

Jusqu'à la fin du mois d'août, le Muba accueille le travail de la photographe Valérie Belin. À travers un parcours dense qui investit largement le musée et retrace 25 ans de recherches et de travaux, L'incertaine beauté du monde dévoile les évolutions de styles et de formes de l'artiste. Cette exploration permanente dévoile une centaine d'oeuvres qui combinent l'humain et l'artificiel pour, à la frontière d'une ambiguïté permanente, questionner le monde.

La Piscine aime les rencontres. Pour l'été, c'est à René Iché, vétéran de 14-18,, résistant, proche notamment des surréalistes, que s'intéresse l'exposition L'art en lutte. Les corps que représente l'artiste, un des plus remarquables sculpteurs de la première moitié du XXème siècle y semblent se débattre dans un parcours explorant l'intime (et ses portraits), littérature et poésie (entre masques, bustes et fragments sculptés), guerre(s) et engagement (et ses œuvres politiques) ainsi que des travaux pour des monuments. Prolongeant cet art de l'engagement, l'accrochage thématique Guernica, l'histoire immédiate confronte - à la sculpture d'Iché né du bombardement d'avril 1937 - deux œuvres de Picasso, un ensemble de Jean Lasne, le tableau de Goerg et la composition de Jean Amblard. Le street artist américain JonOne, qui a installé son atelier français à Roubaix est invité par le musée à présenter dans La tentation du décor ses incursions dans le domaine des arts appliqués entre dessins et peintures mais aussi faïences ou collaboration avec la cristallerie Daum.

Dans Transparences, la Cité Internationale de la Dentelle de Calais dévoile (en lien avec le Musée Yves Saint Laurent de Paris) le travail du couturier Yves Saint Laurent au fil d'une soixantaine de modèles illustrant le talent du créateur pour jouer avec les effets de transparence dans ses vêtements.

Récemment rénové, le musée de l'Hôtel Sandelin a permis de modifier les parcours et de les accorder aux visiteurs d'aujourd'hui. À plume !, l'exposition du moment explore les rituels de reproduction chez les volatiles. Après un regard sur l'habitat de plusieurs espèces (du rouge-gorge au milan sacré en passant par le dindon), le parcours décrype ensuite l'incroyable diversité des parades sexuelles (via les magnifiques paradisiers), les différents nids puis l'éducation des jeunes jusqu'à leur envol.

Dans l'écrin du Musée de Flandre, les œuvres des maîtres flamands se confrontent aux travaux du Belge Hans Op de Beeck. Silence et résonance invite à découvrir une vingtaine d'oeuvres contemporaines à la teinte grise coutumière de l'artiste dans un questionnement de l'existence qui résonne avec les œuvres de jadis. Outre le parcours permanent (qui permet en outre de se rafraîchir en cas de fortes chaleurs) et la découverte de l'histoire minière de la région, à Lewarde, l'exposition La mine fait son cinéma raconte de manière très documentée comment l'univers des galibots a été représenté sur pellicule tout au long du XXème siècle.