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expos

Kiefer, Bourouissa : arts infinis au LaM

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Pour le dernier rendez-vous d'une saison anniversaire bien remplie, le LaM accueille l'artiste allemand Anselm Kiefer dans une exposition qui, au fil de plus d'une centaine d'oeuvres, interroge son rapport à la photographie et à la révélation d'une image.

De l'artiste, on connaît les œuvres monumentales dont la vaste présence s'impose au visiteur. Si le parcours imaginé comprend quelques-unes de ses larges créations, c'est davantage un cheminement global, autant chronologique que métaphorique que compose les huit étapes de l'exposition comme autant de pas vers une illumination intime et artistique. Dès ses débuts, la photographie se révèle très présente dans la démarche de Kiefer, depuis l'exorcisme cathartique de la mémoire nazie aux ouvrages monumentaux qu'il compose en dialoguant avec les œuvres et artistes qui l'inspirent. Photographiant sans cesse, l'artiste puise aussi dans ces images un substrat originel qui n'a de cesse d'irriguer ses créations au fil du temps. Qu'il parte de photos de famille pour recréer de saisissants dioramas (très rarement montrés) entre clichés, peintures et sculptures, brassant tout à la fois un parcours intime qu'un regard sur l'identité allemande ou qu'il explore les traumas du monde (dans la salle intitulée Lilith), l'image saisie par l'appareil demeure quasiment partout présente. À la fois espace de mémoire et horizons, son usage intense finit presque par relever d'un usage mystique, comme les œuvres réunies dans Merkaba, elle se fait véhicule spirituel pour figurer autant des racines que des futurs qu'Anselm Kiefer conjugue dans des compositions aux couches multiples, empruntant à la fois à la peinture mais aussi à l'installation ou la sculpture comme pour mieux donner vie à ce que l'image laisse entrevoir à l'instar de son Am Anfang (« Au commencement » qui est aussi le titre de l'exposition). Dans ses clichés souvent mêlés de plomb il fouaille pour, alchimiste moderne, espérer le changer en or au fil d'une quête jamais interrompue depuis ses débuts et à laquelle le travail du LaM et des commissaires (Sébastien Delot, Jean de Loisy et Grégoire Prangé) rend un fort bel hommage.

Autre questeur, Mohamed Bourouissa nomme lui Attracteur étrange sa propension à travailler sa démarche et ses œuvres dans la durée. Jamais vraiment achevé, son travail se nourrit de résonances, à l'écoute de rencontres, d'éclairages ou de bouleversements qui densifient un travail tous azimuts (comme Les oiseaux de paradis, en évolution depuis 2013). Là encore, le cheminement de l'accrochage s'accorde à cette recherche, donnant à voir les échos que génère chaque œuvre de l'artiste, entre dessin, photographie, cinéma, moulage, vidéo. Un beau salut adressé également à un artiste jamais avare de remise en question et de regard sans fard sur un monde pétri de failles (comme dans le percutant Seum).

Publié le 12/11/2023 Auteur : Guillaume B.

Anselm Kiefer, Au commencement jusqu'au 3 mars 2024

Mohamed Bourouissa, Attracteur étrange jusqu'au 21 janvier 2024

LaM, allée du musée à Villeneuve d'Ascq musee-lam.fr