Inouïs : entendons-nous bien

Juliette, Jeanne Cherhal, Anaïs, Gojira, Chinese Man, Concrete Knives, Christine & The Queens, François and The Atlas Mountains, Skip The Use, FAUVE, Feu! Chatterton, Fakear ou dernièrement Thylacine ; c'est un fait, sans prétendre les avoir révélés, en leur offrant un ticket scénique, le Printemps de Bourges a certainement contribué à l'éclosion de ces ex-bourgeons. A l'heure de la Red Bull Academy, de la Green Room (Heineken), de l'offensive des franchises festivalières (Pitchfork, Lollapalooza...), de la vitalité des initiatives off comme aux dernières Transmusicales ou encore des artistes made in Net, on peut légitimement se demander si tout cela ne sent pas un peu la Pulmoll. Rebaptisé Inouïs depuis une quinzaine d'années, l'ex Découvertes du Printemps de Bourges, c'est avant tout un réseau national opérationnel en région depuis près de trente ans, au service d'un festival quarantenaire ayant inscrit la découverte dans son ADN. Ce filtre, assumant pleinement son rôle et ses limites, s'appuie sur des professionnels de la profession capables de capter les vibrations du terrain, d'autant que bien généralement ces acteurs régionaux sont eux-mêmes opérateurs de dispositifs locaux d'accompagnement. Le rouennais Petit Biscuit, que l'on dit révélé par le web, a bien été repéré en son temps par les Inouïs. Sans doute moins incontournable qu'à une époque, et c'est sans doute pas plus mal, ce tremplin reste donc une excellente marche ascendante vers la professionnalisation. Pour le public, c'est une rare opportunité de découvrir dans des conditions optimums des groupes « qui en veulent » ravis de se prêter à ce jeu parfaitement rodé.