Il était une foi

« Si j'étais riche, j'y consacrerais une partie de ma fortune » : Éric (Muth), c'est quelqu'un de généreux, assurément... de sensible également : passionné de musique, particulièrement de piano, il est marqué lors de son enfance par une première violoniste du conservatoire de Nancy atteinte de sclérose en plaques. Quelque chose de « terrible » pour un musicien, dès lors incapable de ressentir sa propre musique... D'où l'idée « d'aider ces gens » et de sensibiliser à cette maladie insidieuse « qui peut toucher tout le monde ».
Et « au lieu de raser le public avec des dons », proposer des artistes et « de la musique de qualité », réunis autour du cinéaste Michael Lonsdale, parrain de ces Maîtres du Jeu : à apprécier notamment à travers un programme de 6 concerts, la pianiste internationale Danielle Laval, le jeune Christophe Dies ou encore Mikhail Rudy, « champion incontesté des chefs-d'oeuvre russes », également adepte du répertoire romantique. Avant de conclure en images sur un hommage à Jacqueline du Pré, prodige du violoncelle décédée en 1987 à 42 ans, des suites d'une sclérose en plaques. Une première édition organisée seul, comme un grand : parce qu'Éric est aussi un peu fou.

Là-aussi, c'est une première édition, mais un autre berceau, sous forme de proverbe : "mieux vaut esprit que force"... La preuve pendant une semaine et (là-aussi) 6 concerts, « témoignage musical de plusieurs générations de musiciens » détaille Paul-Arnaud Péjouan (son directeur artistique), avec en tête d'affiche Aldo Ciccolini, « légende vivante du piano » et figure tutélaire du festival.
Aux côtés du maître, se succèderont donc Alexandre Paley, chantre de la tradition russe, Tigran Hamasyan, représentant plus moderne-jazz, Gabriele Carcano, « dans la lignée des grands pianistes italiens », et un duo de jeunes talents, Marc Bebbington et David Kadouch, final en forme d'ouverture à un plus large et jeune public.