Hors les murs

Plus de trente compagnes et rendez-vous toujours savamment réparties sur le territoire et le week-end : à force d'ouverture et de curiosité, Virginie Foucault et l'équipe du Boulon ont fini par faire de ces Turbulentes un jalon dans le domaine des arts de la rue. Sans doute aussi parce que le rendez-vous est un des premiers de la saison et que les conditions d'accueil et de représentation s'y avèrent particulièrement soignées. C'est là sans doute l'autre marque de fabrique, plus souterraine mais non moins essentielle, des Turbulentes qui connectent durablement le travail d'une équipe et d'un lieu (le Boulon rénové depuis un an et demi et qui accueille toute l'année de nombreux artistes en création) à un territoire et ce tout au long de l'année. Si, au fil du week-end, les bénévoles sont nombreux à être mobilisés, c'est tout au long de la saison que le Boulon part à la rencontre de ses voisins et leur ouvre ses portes. D'où une atmosphère particulière recherchée par les artistes et bienvenue pour les spectateurs.

Pour cette quinzième édition, c'est dès le 3 mai autour du Boulon que commenceront les festivités autour de l'inévitable Calixte de Nigremont, tandis que toute la soirée les artistes se relaieront pour habiter le lieu et ses environs de leurs propositions. Gros morceau de cette année, les Marseillais de Générik Vapeur et leur défilé automobile, coloré, sonore et grandiose seront au cœur de la soirée du samedi. Il ne faudrait pas pour autant passer à côté des pépites que sont le manège du Théâtre de la Toupine, les déambulations des étonnants Aquamens, le duo de la Cie Hydragon, les acrobates de Los2Play, le singulier parcours du Théâtre Fragile, les trois frères de la Chouing, la chorale de Label Z et sa meneuse ou le politiquement incorrect de la Cie N°8. Évidemment, là comme ailleurs, la flânerie est aussi un très bon moyen de partir à la découverte d'équipes et d'artistes extrêmement divers et attachants, qui prennent plaisir à contourner ou mette à bas les murs entre les genres.