Haydn, La Création

Chef-d’œuvre de la musique sacrée occidentale, La Création qui fait le pari de représenter la création du monde en musique, est depuis 210 ans une valeur sûre du répertoire pour chœur et orchestre et son œuvre la plus connue. C’est un Haydn de plus de 65 ans, père du classicisme viennois, qui s’attaque entre 1796 et 1798 à la composition d’un oratorio basé sur le texte de la Genèse. L’idée lui vint tout d’abord en 1790 lors d’un séjour à Londres où il découvrit Le Messie et Israël en Egypte de Haendel. Son ambition fut à partir de ce moment-là d’écrire une œuvre qui surpasserait son modèle. Fondatrice de l’oratorio allemand, La Création comporte trois parties, la création des éléments, celle des animaux, puis celle de l’homme. Le chœur tient dans cette œuvre où l’on décèle les prémisses du romantisme, une grande place puisque que c’est lui qui prend en charge la dimension collective de la ferveur religieuse.

Haydn, reconnu dans toute l’Europe comme « le plus grand compositeur vivant » est un homme des Lumières, un franc-maçon aussi, qui pourtant disait « Je n'ai jamais été aussi dévôt qu'à l'époque où je travaillais sur La Création. Je me jetais à genoux à chaque jour pour implorer Dieu de me donner la force nécessaire pour finir mon œuvre ». Du chaos originel à la grande double fugue finale du chœur, c’est une véritable histoire en musique que nous raconte Haydn. Reprise en 1808 sous la direction de Salieri et en présence de Haydn âgé et malade, celui-ci déclara à propos de sa Création : "Il y a quatre ans que je ne l'avais entendue... et ce n'est pas mal ". C’est le ténor Peter Schreier qui mène aussi une carrière de chef d’orchestre qui dirigera l’Orchestre national de Lille, les solistes Sabina Cvilak, Xavier Mas, et Andreas Scheibner ainsi que le Chœur Régional Nord–Pas de Calais.