On se rappelle son Goldoni déjanté, revoilà Gloria Paris, metteur en scène associée au Théâtre du Nord pour sa seconde création «maison » avec deux petites pièces en un acte de Labiche, La Grammaire et 29 degrés à l’ombre, réunit sous le titre de C’est pas pour me vanter. Les ressorts du comique européen sont multiples et intéressent beaucoup Gloria Paris qui, à travers ce répertoire populaire questionne, à la fois ses origines italiennes mais aussi une géographie de l’humour qui dessine les contours d’un état d’esprit Européen qui aime la franche rigolade. Chez Labiche, ce sont les bourgeois qui font les frais de son regard acéré et il est vrai que ces petites histoires anodines ont le don de nous faire rire depuis un siècle et il n’y a pas de raison que cela change.
Gloria Paris met en scène Labiche au Théâtre du Nord
Mené Allegretto et avec une belle liberté, son Labiche est irrésistible !
Labiche, roi du vaudeville, ne perd pas une miette des travers de la société dans laquelle il vit entre 1815 et 1888. «Je me suis adonné presque exclusivement à l’étude du bourgeois, du philistin. Cet animal offre des ressources sans nombre à qui sait le voir, il est inépuisable. C’est une perle de bêtise qu’on peut monter de toutes les façons ». Mais ne nous y trompons pas, le schéma du vaudeville traverse tout notre théâtre contemporain et c’est donc sur cette intemporalité que joue Gloria Paris. Pas de décor ni de costumes d’époque, mais un compromis entre le Second Empire et la 3e République. Ici les portes ne claquent pas, mais tournent et l’accent est mis que la mécanique théâtrale à partir de ce jeu absurde qui s’élabore entre les personnages. Mais attention, avec Gloria Paris et son équipe d’acteurs, tout peut être différent chaque soir !
Publié le 23/11/2009