Frida à Bruxelles

La peinture de Frida Kahlo femme «moderne, libre et libérée», comme le souligne France De Kinder, la directrice de Bozar Expo qui présente en ce moment une vingtaine d’œuvres de l’artiste mexicaine, n’est qu’un long cri de douleur physique et mentale. L’existence tumultueuse de Frida, son mariage avec Diego Rivera, membre du parti communiste et peintre muraliste majeur de la révolution mexicaine, dont elle divorça pour le ré-épouser ensuite, sa liaison avec Trotski, sa poliomyélite et surtout son terrible accident d’autobus à l’âge de 17 ans, font de sa vie une tragédie sublimée par la peinture qu’elle pratiqua en autodidacte de génie. Très influencée par la nature et l'art précolombien, c’est sa propre vie quasiment surréaliste qu’elle met en scène, manière d’exorciser la dépression qui la ronge.

 Avec trente deux opérations et trois fausses couches, on peut dire qu’elle avait engrangé de la matière pour presque l’éternité, en tout cas pour une vie agitée qui traverse le XXe siècle. La sincérité de la peinture de Frida Kahlo, à fleur de peau et à fleur de toile, cette manière obsessionnelle de disséquer inlassablement sa souffrance, ne laisse ni les psychanalystes ni le public indifférents. L’exposition Frida Kahlo y su Mundo issue de la collection Olmedo, la plus grande collection privée de l’artiste, que l’on peut voir à Bruxelles pour la première fois, lance la saison mexicaine du Palais des Beaux-Arts bruxellois avec notamment les expositions Imagenes del Mexicano, ou 5.000 ans d'histoire en 150 portraits, Mundos Mexicanos - le Mexique vu par les photographes contemporains, El Horizonte Del Topo (art contemporain) et Le visage moderniste du Mexique (architecture).