Le festival prend en 2004, dès l'ouverture de l'Hospice d'Havré, dans la petite salle, intimiste, une carte blanche au célèbre Jean-Michel Branquart, entre autres metteur en scène et écrivain, un tremplin pour les jeunes théâtreux. L'idée s'installe aujourd'hui dans la durée vue la fréquentation en hausse. « Un projet uniquement soutenu par la ville de Tourcoing, un vrai challenge », souligne Colette Huvenne, adjointe à la culture. « Alors que nous craignons tous dans la culture que l'argent se raréfie, ce genre d'initiative est important » renchérit Jean-Michel Banquart, avant d'expliquer les règles du jeu : « Chaque compagnie fait au moins quatre représentations, pour que le spectacle prenne son rythme, que les spectateurs en profitent, que les programmateurs viennent. » Le tout dans des conditions professionnelles, avec la communication adaptée, et un cachet conséquent, bref, « la reconnaissance du professionnalisme de ces compagnies ! » Pour Cristina Santucci, de la cie Artopie, « ce tremplin est un moment précieux, une chance ! »
Entre cour et jardin
Cette année, la programmation regroupe « trois branches très diverses d'un même tronc : le théâtre. On aura deux créations, mais pas seulement : chaque festival veut sa création, mais il ne faut pas que ça pour faire vivre les spectacles. En France, un spectacle créé se joue en moyenne seulement sept fois : comment font les auteurs pour vivre ? », questionne Jean-Michel. La compagnie Artopie ouvre le festival avec La Marche Infinie, un mélange poétique de théâtre et danse sur le thème du destin. Puis rendez-vous avec la création de Marie Liagre : « notre vie quotidienne s'emballe, il faut courir de plus en plus pour être performant, un rythme qui nous éloigne de questions essentielles : pourquoi je fais tout cela ? Est-ce si important ? » Des questions que la jeune auteure retrouve dans certaines scènes d'Alice aux Pays des Merveilles, elle présente donc une Alice trentenaire, qui va croiser son lapin dans le métro, et le suivre dans un nouvel espace de liberté. Clôture du festival avec Offenbach revisité, loin des images ringardes, Mathilde et Denis, chanteurs lyriques, créent des personnages humoristiques pour partager leur amour de cette musique. Place aux jeunes à Tourcoing, et ça fait du bien !
Publié le 03/03/2008
