Sortir : Quel est le coeur de votre démarche de programmation pour Entre cour et jardin ?


Jean-Michel Branquart : Ce qui m'intéresse, ce ne sont ni les toutes jeunes compagnies vraiment débutantes, ni les metteurs en scène déjà installés dans une démarche. Mon choix se porte sur des compagnies qui ont quelques années de pratique et dont le projet artistique est tout juste en train de s'affiner, de s'affirmer, de bourgeonner. Leur travail est d'autant plus intéressant à proposer que ces artistes ne bénéficient pas souvent de l'attention qu'ils méritent.

 

Sortir : Dans la programmation de cette année, deux spectacles abordent des thèmes très contemporains et très ancrés dans la société (la famille recomposée dans Hamlet de la Cie Naxos et le crédit revolving dans Volte face de B. Dendievel et S. Ricard). Etait-ce une volonté de la part du festival que de s'y intéresser ?


web Théâtre CetJ.jpgJ-M Branquart : Non, pas du tout. C'est un hasard, mais un heureux hasard. Je m'intéresse plutôt au côté artistique des spectacles et il s'avère que ceux-ci parlent effectivement de sujets très quotidiens, ce dont je me réjouis tout à fait, parce que je pense que le théâtre doit aussi redevenir un espace de réflexion sur notre monde actuel, plus qu'il ne l'est actuellement. Que ces compagnies s'y penchent est donc une bonne chose même si ce n'est pas ce que je recherchais en priorité.

 

Sortir : Certains artistes invités cette année ont déjà pu être croisés au cours d'éditions précédentes. Y a-t-il une volonté d'accompagnement des artistes dans la durée de votre part ?


J-M Branquart : Un accompagnement, pas forcément, mais un suivi, certainement. Je pense qu'il est important d'offrir aux artistes des conditions de travail correctes et régulières autant pour leur permettre de créer leur spectacle que de simplement le proposer à de nouveaux spectateurs. Surtout dans le cas des compagnies que nous invitons qui, comme je le pense ont beaucoup de choses à faire découvrir au public.