De Zwerver

En France, nous connaissons surtout le festival Leffingeleuren. Cette vénérable institution aux affiches éclectiques faisant la part belle à la scène belge s’est imposée comme l'un des grands rendez-vous festivaliers des toutes fins d’été. Ce que l’on connaît moins c’est le travail de programmation à l’année réalisé au De Zwerver à Leffinge. De Zwerver, c’est une salle de spectacle, un café- concert mais aussi de nombreuses incursions à Ostende et même d’autres festivals. Un mode de fonctionnement que l’on pourrait rapprocher du proche voisin de Bruges Cactus, ou encore du Wilde Westen de Courtrai.
En ce qui concerne la direction artistique, un coup d’oeil sur l’agenda permet de constater que nous sommes dans le même esprit que le Leffingeleuren. Un attachement à la scène flamande et une ouverture à toutes les musiques actuelles, au-delà des frontières et oeillères. Récemment, on a pu y entendre les très abrasifs Downtowns Boys comme le très apaisant Kevin Morby. Prochainement, on prendra un virage beaucoup plus roots. Tout d’abord avec le très sombre plateau réunissant le post-folk expressionniste d’Emma Ruth Rundle et le psychédélisme poisseux de Jaye Jayle. Changement d’univers avec le pétaradant texan Tyler Bryant nouveau prodige du blues-rock, pour adeptes des manches de guitares en surchauffe. Moins démonstratif mais tout aussi typique, la country alternative des canadiens Elliott Brood reprend les positions non alignées du Band ou Neil Young dans un classicisme irrespectueux proche de la démarche d’un Wilco en beaucoup plus folk et trad. A une grosse demi-heure de Dunkerque, une bonne heure de Lille si ça roule bien, on aurait tort de se priver d’une petite infidélité à nos chères salles régionales.