Couleurs de nature

Concrétisation d'une fructueuse collaboration entre le musée parisien et de Mélanie Lerat et l'équipe du MUba, l'accrochage profite de la luminosité des espaces d'exposition temporaire pour un parcours chronologique dévoilant l'émergence de la peinture impressionniste et la façon dont elle vient à représenter le paysage. Des boucles d'une Seine qui s'industrialise jusqu'aux incontournables jardins, espaces intimes dont les couleurs nourrissent largement l'inspiration des peintres (Monet ou Caillebotte s'y sont jetés avec passion), les artistes redécouvrent le plaisir de peindre en plein air alors que le mouvement s'enracine. La nature, au rythme des saisons, depuis les paysages de neige aux nombreuses variations de teintes jusqu'aux espaces gorgés de soleil, se dévoile sous les pinceaux de Monet, Sisley, Pissarro, Renoir qui révolutionnent la façon dont elle était figurée jusque-là. Au-delà, le parcours prolonge le regard sur l'art du paysage (le néo-impressionnisme de Signac et jusqu'à Gauguin et le post-impressionnisme) pour aller jusqu'à tisser un lien entre les œuvres tardives de Monet et l'approche d'Eugène Leroy.

Entre deux, un large espace de projection raconte aussi la démarche qui voit Monet se lancer dans des séries de tableaux et permet au public de se plonger dans des toiles plus larges avec une belle immersion. Sans profondément révolutionner le regard sur un mouvement incontournable de la fin du XIX^ème siècle, Peindre la nature offre l'occasion rare de découvrir des chefs d'oeuvre dans un accrochage lumineux qui fait la part belle aux tableaux. L'initiative du musée d'Orsay permet aussi de replacer l'impressionnisme dans l'histoire de l'art en ouvrant des confrontations avec les collections de plus de trente musées à travers la France. Dans la région, outre la Piscine qui ouvre un regard sur les enfants impressionnistes, le Palais des Beaux-Arts de Lille suivra Monet et l'évolution de sa peinture via ses représentations de Vétheuil.