On sait depuis Jacques Callot et quelques autres que les techniques de gravure se prêtent merveilleusement bien à la création d’univers oniriques où l’imagination galope en toute liberté. La jeune graveuse Agnès Dubart nourrie de légendes, se promène avec humour entre des corps grotesques et hybrides issus d’un carnaval que ni Jérôme Bosch ni Breughel ne renieraient et quelques mythes propagés par une poignée de trolls truculents et mystérieux qui nous racontent des histoires de vie souterraine où vibre la conscience du lien entre l’homme, le végétal et l’animal, invitation à chercher l’harmonie du monde. François Houtin dont on avait pu apprécier en 2010 dans cette même galerie les jardins fantastiques, présente cette fois-ci d’étonnants lavis, mais aussi des gravures où l’œil s’attarde, happé par une forêt d’incroyables détails. Mêlant avec une époustouflante maîtrise technique une nature surréaliste à une architecture-paysage proche de l’esprit du XVIIIe siècle, les œuvres de François Houtin rendent l’invisible visible en ouvrant des perspectives sur d’autres mondes…