Sont ainsi convoqués sur scène quatre fantaisistes. Leur mission : construire et composer l’écriture sonore d'un film muet de 1934, le Bonheur du réalisateur russe Alexandre Medvedkine. Un prétexte à faire se succéder des numéros de music-hall étranges, joués par des personnages parfois farfelus et souvent touchants. Le film puise sa dimension tragicomique dans son héros, Khmyr, un paysan de la défunte URSS, incapable de s’adapter à tout modèle de société. On pense au Charlot des Temps Modernes. Sauf que l’aliénation du collectivisme soviétique s’est ici substituée à celle du capitalisme fordien. Quoi qu’il en soit, la contribution des acteurs et des musiciens « en chair et en os » renforce la dimension burlesque de l’image. Au final, une expérience originale qui confronte harmonieusement cinéma muet, art de l’apparence et théâtre vivant. Un pur moment de bonheur…