Art et industrie à Dunkerque

En 1982 à Dunkerque ouvrait le LAAC, sous l'impulsion de Gilbert Delaine, ingénieur à la DDE, qui souhaitait introduire l'art contemporain en ces lieux fortement industrialisés depuis les années 1970. Dans la lignée de sa réflexion fondatrice, Gigantisme confronte art et industrie. Des expositions, des installations contemporaines dans l'espace public, des parcours, des projections proposent au visiteur une plongée dans un monde de béton et d'acier. Au LAAC et au FRAC, deux expositions se concentrent sur l'art français et européen de la période 1947-1989, souvent éclipsé par la scène artistique américaine contemporaine. Entre les murs du premier, le parcours montre, à partir d'œuvres d'Arman, de Nicolas Schöffer, de Bernar Venet,comment les artistes se sont approprié et ont détourné les procédés, les matériaux, les thématiques d'une industrialisation galopante. Le FRAC, dont les collections se démarquent par une forte représentation du design, s'attache à exposer comment, durant la même période, ce secteur, qui s'inspire de l'art abstrait européen, se démocratise et investit les intérieurs à grande échelle. L'art contemporain est également mis à l'honneur, notamment dans la Halle AP2, occupée par des sculptures et installations de Tatiana Trouvé, Anita Molinero ou Delphine Reist, aux dimensions monumentales, qui répondent aux proportions de ce vestige d'un ancien chantier naval, d'ailleurs surnommé La Cathédrale. D'autres créations, commandées pour l'événement, ont pris place dans l'espace public afin d'être accessibles à tous. Les conteneurs ruisselants de Nathalie Brevet et Huges Rochette au Môle 1, la fresque colorée de Maya Hayuk face à la mer sur la façade du Kursaal, ou encore les écritures abstraites et labyrinthiques de Tania Mouraud sur un silo du Môle 5 invitent à la déambulation. Un détour par le Belvédère du FRAC offrira la découverte d'œuvres ingénieuses et d'une vue imprenable sur la mer, le port, la ville et leur intense activité.