Après le post machin !

Cela fait quelques temps que l’on suit avec attention les pérégrinations de cette étrange formation, anciennement connue sous le nom de Daddylonglegs, aujourd’hui rebaptisé DLGZ5TET. Faut-il lire derrière ce supplétif 5tet une référence implicite au jazz ? A n’en pas douter, ce groupe aime l’improvisation autant que la musique instrumentale. Pour autant, le propos que DLGZ5TET développe sur son premier album ne peut se réduire à une énième aventure aux confins du jazz et du rock. C’est un peu plus ou un peu moins, au choix. Evidemment ces jeunes gens ont une culture rock. Si émérites soient-ils, ils restent attachés à une forme de spontanéité et à une énergie propres à la musique du diable. On pourrait citer en vrac et sans prétendue cohérence des réminiscences de Pink Floyd, des emprunts à Sonic Youth, une réelle proximité avec le Tortoise de John Mac Entire, qui a par ailleurs enregistré ce premier album, voire même quelques accointances avec les fleurons d’un métal atmosphérique que ne renierait pas un Tool ou ses descendants.

Mais là aussi, les étiquettes valsent au détour d’un morceau ou d’une plage construite autour d’une réverbération digne des canons du dub cher à Lee Perry. Non définitivement, il n’est pas aisé de situer le DLGZ5TET dans un moule. Le truc à la mode, c’est d’ajouter post à un registre. Post rock, post noise, post machin ou avant truc. Très peu pour nous ! Donc on se contentera de dire que le premier album de ce quintet d’ici s’amuse à transporter, et parfois même à malmener, l’auditeur dans des espaces sonores infinis. Et si parfois le disque se perd en circonvolutions un peu abruptes, il faut se réjouir de l’ambition défendue par DLGZ5TET tout autant que l’envie de porter à la scène, sans doute le meilleur espace d’expression pour ce groupe comme pour cette musique, les 10 titres de ce premier album longuement préparé. Et puis après on verra bien.