Poussée comme un champignon après avoir été adoubée par Brian Eno et produite par le batteur de PJ Harvey, Anna Calvi s’est rapidement imposée dans la catégorie des belles plantes vénéneuses. Vamp lynchienne, Anna Calvi déroule un univers trouble où le malaise se pare de glamour. Réellement habitée sur scène, les curieux du précédent Radar au Grand Mix ont eu le bonheur de voir éclore cette délicate mais puissante Datura. Éclusant un rock tourbé pouvant rappeler les effluves du fringant Nick Cave, Anna Calvi ne fait pas preuve d’une folle originalité. On salue surtout son talent d’interprète d’un univers très influencé par le cinéma, les scores et la musique classique. La demoiselle cite régulièrement Messiaen, Ravel et Debussy comme influences majeures dans sa construction. Cultivé, parfois bavard, le répertoire d’Anna Calvi envoûte quand la demoiselle s’autorise à lâcher la rampe.