7 sur scène. 7 comédiennes. 7 amazones, débrouillardes qui veulent vivre du théâtre, faire vivre le théâtre. Rencontre avec ce groupes de filles dynamiques, à l'unisson, avec chacune leur particularité.

Sortir : Vous montrez une étape de travail d'Amazones, pratique à la mode en ce moment... Qu'est ce qu'on va voir ?
Les Poupées de Chimère :
C'est vrai, les structures aiment bien cela, c'est moins cher, ça permet de tester, sans prendre de risques. Pour nous, c'est aussi un tremplin. Avec les retours du pubic, on ne ferme rien, le spectacle va évoluer chaque soir ! Sans oublier les professionnels, la possibilité de se faire connaître...
C'est difficile de parler de quelque chose en train de se faire, les pièces du puzzle sont un peu éparpillées ! On part sur l'idée de cérémonie, de rite, on raconte une histoire avec des textes collés, on a beaucoup écrit, lu des témoignages, de femmes kamikazes, infanticides, à Abou Grahib, ou même Paris Hilton ; on ne va pas dans le stéréotype de l'amazone sur son cheval, mais plutôt ce qu'est une amazone aujourd'hui. Ce ne sera pas un spectacle féministe, mais qui va susciter la réflexion. On n'aime pas le théâtre austère, mais le théâtre spectaculaire, le show, avec de la musique, du chant... On attend aussi de cette étape, où l'on va tester des choses, se mettre en danger, un dialogue avec le public, intégré au processus...

Sortir : Qu'aimez-vous dans votre côté troupe ?
Les Poupées :
Nous sommes plus fortes. On fait ce qu'on veut, c'est un luxe ! Le théâtre dont on a envie, on ne nous l'apportera pas sur une plateau, il faut se servir. On a un univers commun, mais des techniques de jeu différentes, l'une est clown, l'autre danseuse... On se nourrit les unes des autres ! Nous sommes des Amazones, un collectif de comédiennes, un gang de meufs armées d'ovaires, on va là où on ne nous attend pas !

Sortir : C'est de plus en plus dur de vivre du théâtre...
Les Poupées :
Clairement tout le monde nous dit que ce n'était pas pareil il y a 15 ans... A 7, c'est encore plus lourd, ça prend un temps monstre pour s'occuper de tout. L'esprit troupe disparaît... Il faut se battre ! Mais la difficulté crée aussi de l'entraide entre compagnies, ça resserre les liens. Seuls les plus motivés restent. Le plus difficile, c'est de tourner, c'est très frustrant, il n'existe aucun lien entre les régions... Pour l'instant, on travaille toute à côté. Durant un an, nous sommes en compagnonnage avec les Fous à réaction associés : ils ont une subvention pour s'occuper de nous, nous aider sur l'administratif, mais c'est aussi très enrichissant artistiquement.