« Le Garage : un lieu atypique, inventé il y a 7 ans, par et pour la compagnie de l'Oiseau Mouche, habité par 23 interprètes, constamment ouvert sur l'extérieur » : voilà comment Stéphane Frimat, le nouveau directeur, décrit la salle de spectacle et de création roubaisienne, où la priorité reste les comédiens de la compagnie, en situation de handicap mental, avec travail régulier, création de spectacles et accompagnement quotidien. Les autres axes : accueillir des artistes partenaires ainsi que de jeunes compagnies et travailler en lien avec d'autres structures, comme Danse à Lille, la Rose des Vents, le CCN, et, depuis cette année, le festival Latitudes Contemporaines. Ce qui donne, de février à juin, 16 spectacles, 52 représentations. Les comédiens de l'Oiseau Mouche nous en présentent quelques-uns.

Vincent Lefebvre joue dans La mère de Brecht (26 au 29 fév.) : « En Russie, une mère se bat pour défendre le droit au travail. Il s'agit d'une pièce engagée, avec une dimension politique. Pourquoi ce choix ? En tant que personne en difficulté, on n'a pas toujours les mêmes droits que les personnes « valides ». Nous avons besoin de combattre, pour qu'on arrête de nous mettre des étiquettes, nous sommes des personnes comme les autres ! Ce spectacle m'a beaucoup apporté , et enrichi, pour mieux m'exprimer, être à l'aise sur scène... » Thierry Raulin, une autre personne comme les autres, décrit L'enfant de la jungle (6 au 9 mai) comme une pièce « pleine de magie, d'émotion, de gaité ! » En mars (18 au 21), la chorégraphe Nieke Swennen présentera Presto Jubilato, largo desolato, « un spectacle de danse théâtre engagé et très émouvant, qui parle de folie, de différence et montre que le handicap n'empêche pas de réussir. Sur le plateau, tout le monde est sur un pied d'égalité, avec des personnes venues d'hôpital psychiatrique qui deviennent comédiens, danseurs, acrobates », s'émerveille Martine Wawrzyniak. Terminons avec Baptiste Le Marhadour, et le spectacle (3 au 5 juin), « sur la naissance d'un clown. C'est drôle, farfelu, rempli d'objets et de musique sans paroles ». Voilà un minuscule aperçu des spectacles, rencontres, résidences, moments inoubliables pour chacun, comédien, handicapé ou non, metteur en scène, jeune compagnie et spectateur (loin d'être oublié, mais chut ! nous en reparlerons, avec le projet d'école du spectateur) !