La serpillière de Monsieur Mutt
En faisant danser les objets, le chorégraphe Marc Lacourt raconte aux tout-petits une fabuleuse histoire des arts.
Une serpillère, c’est fait pour serpiller, nettoyer, frotter, rincer et puis attendre dans un coin, à côté du balai. Et bien, ce n’est pas tout à fait comme ça chez le chorégraphe Marc Lacourt. Lui n’a pas son pareil pour bricoler des histoires qui donnent vie aux objets. En dansant, il fait avec eux un pas de côté, les libère de leur condition comme par magie. La serpillère se prend pour la Joconde, s’élance comme le grand Nijinski : et voilà l’art qui sort du placard.
C’est par ce biais ludique et inventif que le danseur insuffle le goût de l’art aux tout-petits. Inclus dans sa chorégraphie comme spectateurs actifs, ils sont invités à changer leur regard sur les choses, à découvrir le geste qui transforme l’objet en oeuvre - une feuille A4 en équilibre, une roue de vélo sur un tabouret… - et à laisser vagabonder leur imaginaire.
Ce spectacle tout en délicatesse ouvre les enfants à de nouvelles expériences sensibles. Inspiré par « l’urinoir » ou « le porte-bouteille » de Duchamp, par « le piano déguisé » de Joseph Beuys, Marc Lacourt montre que l’art est partout, pourvu qu’on veuille le voir.
Publié le 03/09/2020