Journées du Patrimoine : Prises de becs au gallodrome
Depuis l’antiquité, des coqs de combat, choyés par des éleveurs passionnés, s’affrontent dans des joutes aux règles très précises et sur un ring cerclé de grillage et entouré de gradins : le « gallodrome ». Cette activité, aujourd’hui un peu secrète, s’exerce toujours notamment en Flandre et en Artois. Jean-Marc Chotteau a décidé de faire de ce ring, le « pit » - ou « cockpit » littéralement le « trou à coqs » -, le lieu éminemment théâtral où jouer les pires scènes de ménage du répertoire français.
S’y affrontent ainsi cette fois des hommes fiers comme des coqs, des femmes qui font la cocotte, tant de personnages qui, après s’être fait la cour, se dressent maintenant sur leurs ergots et se volent dans les plumes. Comme le théâtre, les combats de coqs ont leurs règles, leurs codes, leur « dramaturgie ». Chotteau s’en inspire pour créer un fil rouge entre ces ménages en « scènes » et leurs disputes aux styles aussi divers que ceux de leurs « éleveurs ».
Le spectacle s’amuse de la diversité de ces langues presque étrangères les unes aux autres : de la rigueur exotique du classicisme de Molière à celle plus syncopée et familière de l’absurde de Ionesco, de celle plus connue du vaudeville de Feydeau et Courteline, au parler ch’ti de Simons, à proprement parler inouï !
Publié le 22/07/2022