Nébuleux. ce Visage, on a encore bien du mal à en définir les traits. Au départ, pas de synopsis mais un concept : en faire un film-vitrine du Musée du Louvre. Une façon de promouvoir l'art à travers l'art comme l'avait déjà fait le musée d'Orsay avec le récent Voyage du ballon rouge. Là où la caméra du précédent prenait de la hauteur pour observer une histoire de famille riche de sincérité et jouait de références discrètes, Visage se contente d'accumuler les scènes sans rapports et excessivement conceptuelles. C'est d'autant plus dommageable que le cinéma français s'était pris au jeu, de Mathieu Amalric à Jeanne Moreau.

Pour se faire une idée, une petite sélection des scènes qui émaillent se long tableau animé s'impose. On peut y voir Laeticia Casta scotcher parcimonieusement une fenêtre en plan fixe durant de longues minutes. Cette même Laeticia que l'on retrouve en train d'arroser un homme de sauce tomate une heure plus tard. Changement de tableau avec Fanny Ardant, mystérieuse productrice passant son temps à chercher un cerf (dénommé Zizou !) qui a déserté son tournage. Le reste est fait du même bois. Deux heures plus tard, on reste perplexe. Mais qu’on se rassure, ils ont retrouvé le cerf.